mardi 26 avril 2011

De l'art de savoir compter jusqu'à 16(*) ......!



Marseille manque de WC publics

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Publié le mardi 26 avril 2011 à 16H56
Dix sanisettes (*)ne suffisent pas à couvrir les besoins des Marseillais et des touristes. Quelles solutions ?
L'afflux de visiteurs a poussé à implanter ces sanisettes devant le plus ancien palais gothique d'Europe. Une bonne idée sur le papier sauf que les odeurs, elles, étaient bien présentes
Plus fréquentées qu'on ne pourrait le croire, les sanisettes Decaux coûtent très cher à MPM, qui n'envisage pas d'étendre le marché actuel et cherche d'autres solutions.
Photo J.-M.D.M.
Du carnaval de Rio, on connaît les lumières du sambodrome, les chars étincelants, les fêtes jusqu'au bout de la nuit. Mais jamais on ne parle de la face cachée, un peu honteuse, de cet immense rassemblement populaire. Chaque année, lorsque des millions de Cariocas, de touristes envahissent les rues, la ville se transforme… en pissotière à ciel ouvert. Faute de wc publics, en nombre suffisant, même les plages de Copacabana deviennent infréquentables. Jusqu'à 600 personnes verbalisées le même soir en flagrant délit de miction sur la voie publique ! Or, en la matière, Marseille est encore plus mal lotie que Rio.
La ville compte en tout et pour tout dix sanisettes Decaux (contre plus de 40 à Paris), installées depuis 2009. Chaque jour, environ 16 personnes(**) font une halte dans l'un de ces petits coins qui sont loin de satisfaire la demande des Marseillais. Alors imaginez un peu en 2013, lorsque des hordes de touristes viendront s'abreuver de culture dans la cité phocéenne !
Faut-il multiplier les sanisettes ? "Ces équipements coûtent très cher : 29 000€ (pièce) à l'année pour la location et le nettoyage" explique Jean-Marc Mertz, inspecteur général à MPM. Ce qui d'après nos calculs, coûte plus de 3,9 € le passage à la communauté urbaine ! Laquelle n'envisage donc pas d'étendre ce marché (qui court jusqu'en 2019). Pour Martine Vassal adjointe au maire (UMP) à la propreté, "la meilleure formule, ce serait d'installer de vraies toilettes publiques, gardées par une dame-pipi".
Mais là encore, les coûts de fonctionnement sont très élevés. L'élue réfléchit donc à des solutions palliatives, comme "augmenter la capacité et le nettoyage des toilettes installées dans les jardins publics". Autre option envisagée : des sanitaires mobiles, type Algeco, déjà utilisées sur certaines manifestations comme l'Open 13. "Là encore, cela coûte très cher, mais l'avantage, c'est qu'on peut les déplacer".
De la "dame pipi" au modèle espagnol
À gauche aussi, on ne manque pas d'idées sur la question. "Les sanisettes Decaux, ça marche, mais c'est totalement insuffisant. Prenez le marché de la Plaine ou celui du Prado : où ils vont pisser les exposants ?", interroge Patrick Mennucci, le maire (PS) des 1-7e arr. Outre les odeurs aigrelettes qui envahissent les parkings et les trottoirs du centre-ville, cette carence aurait des conséquences économiques : "Certaines personnes ne vont plus faire leurs courses en centre-ville parce qu'il n'y a pas de pipi-room ! ".
Aussi, l'élu propose de s'inspirer du "modèle espagnol" : confier à des commerçants la gestion d'urinoirs publics. Moyennant quoi, ils seraient exonérés des taxes municipales d'emplacement. "Et pourquoi pas accorder des licences à une nouvelle forme de commerce qui créerait des emplois ?", avance Patrick Mennucci. Qui ne croit pas si bien dire : la société parisienne spécialisée PointWC est déjà sur les rangs. Toutes ces réflexions sont en cours à la communauté urbaine, qui "cherche un accord avec la Ville pour trouver des solutions d'ici 2013". Droite et gauche unies pour faire face aux besoins des Marseillais : un bel exemple de gouvernance partagée…
(*) en réalité il y en a 16 , mais ne chipotons pas....., cela ne change pas le problème .
(**) donc une sanisette par personne et par jour ...euh....?

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