vendredi 28 août 2009

CFDT : François Chérèque fait de « l'aide aux équipes locales en difficulté » sa priorité

CFDT : François Chérèque fait de « l'aide aux équipes locales en difficulté » sa priorité
Donner de la visibilité aux organisations et militants CFDT qui « se battent dans les entreprises », capitaliser et mettre en oeuvre les mesures « gagnées » par la lutte syndicale : telles sont les priorités affichées devant la presse par François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, jeudi 27 août 2009. Il s'exprimait au troisième jour de l'université d'été de la confédération qui se tient au centre de formation de la CFDT de Boissy-la-Rivière (Essonne) sur le thème : « Demain, le syndicalisme ». La confédération devrait donner des exemples très concrets d'actions engagées localement lors de sa conférence de presse de rentrée, le 10 septembre prochain. Il s'agit notamment de répondre au « décalage normal » qui peut exister entre le terrain et les différents niveaux de responsabilité syndicale : par exemple, entre des militants locaux qui privilégieraient la « chasse à la prime de licenciement » quant la CFDT prône plutôt de chercher des solutions de maintien dans l'emploi.

« On veut mettre le paquet sur l'aide aux équipes locales en difficulté. C'est notre premier travail », explique François Chérèque. Et de citer le travail des militants CFDT au sein de Molex pour le maintien de l'activité, ou de se féliciter de ce que le projet de reprise de l'équipementier automobile, Heuliez, reprend pour partie celui élaboré par le syndicat. Il évoque aussi le cas de l'entreprise de transports Serta. Ses salariés, menés par le délégué central CFDT, menaçaient de polluer la Seine s'ils n'obtenaient pas une prime de 15 000 euros. Une méthode de lutte, « l'éco-terrorisme », dans laquelle ne s'est pas reconnue l'URI (union régionale interprofessionnelle) Haute-Normandie CFDT, qui a dépêché sa secrétaire générale dans l'entreprise pour essayer de trouver des solutions alternatives. « De par son réseau, elle a réussi à nouer le dialogue avec le préfet, la direction départementale du Travail ou encore le préfet à la réindustrialisation et ainsi de remettre du lien et rendre de l'espoir aux salariés », indiquent à l'AEF, Didier Quint et Martine Levasseur de l'URI.S'ils assurent partager « à 100% » la colère des salariés de la Serta, ils déplorent la radicalité de leur action, liée selon eux, à la faiblesse de la structure syndicale dans l'entreprise qui ne comptait que « quatre adhérents » et par conséquent à la faiblesse en termes de « culture et de savoir-faire syndicaux ». Pour répondre à de telles situations, très fréquentes dans les petites entreprises, ils plaident donc pour la construction d'une « force d'intervention sociale rapide ». Quant à la Serta, le tribunal de commerce d'Evreux a validé aujourd'hui la reprise de l'entreprise. A charge pour le syndicat régional des routiers CFDT de « veiller au respect des engagements pris ».


RELATIONS INTERSYNDICALES:
En cette rentrée sociale, François Chérèque privilégie donc l'approche de terrain. Il ne se prononce pas, en revanche, sur la position que défendra son organisation lors de la prochaine réunion des huit organisations syndicales dont la date reste à fixer. Interrogé cependant sur la proposition de FO d'une journée de grève nationale de 24 heures, il s'interroge sur la pertinence d'une telle initiative : « quel élément unificateur peut rassembler l'enseignant qui fait sa rentrée la semaine prochaine et doit faire face aux suppressions de poste, l'infirmière qui pourrait avoir à gérer bientôt une pandémie et le salarié en chômage partiel dans une très petite entreprise ? Pour l'heure, on ne l'a pas trouvé en intersyndicale », poursuit-il, estimant que ce type d'action ne correspond pas aux besoins actuellement.Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, s'est quant à lui prononcé pour une nouvelle rencontre des huit organisations syndicales au plus vite, en vue de décider des modalités d'une « mobilisation générale ».La 23ème université d'été de la CFDT qui réunit quelques 210 participants, se poursuivait jeudi après-midi avec un débat sur « les défis du syndicalisme de demain » avec François Chérèque, son homologue de la CGT, Bernard Thibault, et Maria-Helena André, secrétaire générale adjointe de la CES (Confédération européenne des syndicats). Elle s'achève, vendredi 28 août, sur une conférence plénière consacrée à « l'avenir de la démocratie sociale

Aucun commentaire: