mercredi 6 février 2013

"Sound and fury" :Beaucoup de bruit et de fureur (et de peur..) hier sur la métropole .Demain le pouvoir d'achat des fonctionnaires avec Lebranchu (et beaucoup de craintes ):Du côté de la CFDT, deuxième syndicat, Brigitte Jumel souligne que la réunion prévue jeudi matin est une “réunion de lancement de la concertation”, après la phase des bilans. Mais, dit-elle, “ce serait bien que la ministre donne un signe sur la valeur du point", après trois années de gel!!


pouvoir d’achat des fonctionnaires au menu d’une réunion jeudi 7 février




Les syndicats de fonctionnaires ont rendez-vous jeudi 7 février 2013 avec la ministre Marylise Lebranchu pour discuter carrières et rémunérations, une rencontre qu'ils espèrent vivement voir déboucher sur des augmentations salariales pour les 5,2 millions d'agents.


Les syndicats réclament une augmentation de la valeur du point d’indice qui sert de base au calcul des salaires des fonctionnaires et n’a pas bougé depuis juillet 2010. A l’époque, il avait été revalorisé de 0,5%.
Pour Jean-Marc Canon (CGT), la situation des agents en matière de pouvoir d’achat “est insoutenable” et il est “incontournable qu’une rupture avec le gel du point d’indice soit officialisée lors de la réunion de jeudi”.
C’est notamment sur ce sujet qu’à l’appel de son syndicat, de la FSU et de Solidaires, le gouvernement a été confronté jeudi dernier à son premier mouvement de grève de fonctionnaires (assez faiblement suivi toutefois avec notamment 6,6% de grévistes chez les agents de l’Etat).
Du côté de la CFDT, deuxième syndicat, Brigitte Jumel souligne que la réunion prévue jeudi matin est une “réunion de lancement de la concertation”, après la phase des bilans. Mais, dit-elle, “ce serait bien que la ministre donne un signe sur la valeur du point. Trois années de gel, ce n’est pas jouable”.
“La balle est dans le camp du gouvernement”
Les syndicats aimeraient aussi que la ministre présente des “pistes alternatives sur l’emploi”. Le gouvernement a mis fin au non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, mesure phare de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qui a entraîné plus de 150.000 suppressions de postes dans la fonction publique d’Etat. Mais, afin de maintenir les effectifs stables, les créations de postes dans les ministères “prioritaires” (Justice, Police, Education) doivent se traduire par de nouvelles suppressions de postes ailleurs, ce que dénoncent les syndicats.
Ils veulent aussi obtenir l’abrogation de la journée de carence (non indemnisée) en cas d’arrêt maladie, instaurée par le gouvernement Fillon.
Mme Lebranchu n’a pas officiellement fermé la porte sur tous ces sujets, mais elle n’a eu de cesse de rappeler les “contraintes budgétaires” qui pèsent sur le gouvernement.
Celui-ci prévoit de maintenir quasiment stable la masse salariale de l’Etat d’ici 2015 – 80,6 milliards d’euros en 2013 -, alors qu’une hausse de 1% du point d’indice l’augmenterait de 800 millions d’euros.
Mais les syndicats refusent cette logique - Pour Mme Jumel, même si “on ne peut pas nier les déficits publics”, “on ne peut faire payer aux fonctionnaires des choix en matière de dépense publique dont ils ne sont pas responsables et en tout cas pas coupables”.
“La balle est bien dans le camp du gouvernement”, souligne de son côté Jean-Marc Canon. “La CGT réclame pour 2013 une augmentation de la valeur du point équivalente à l’inflation prévisible, soit environ 1,5%. Mais elle sera attentive à toute mesure opérant une rupture avec le gel”, indique le syndicaliste.
Pour calculer le salaire des fonctionnaires, on multiplie la valeur du point (actuellement fixée à 55,5635 euros) par l’indice de traitement (déterminé par le grade et le corps auquel appartient l’agent). Y sont ajoutées les primes et rémunérations annexes.
Selon les dernières données disponibles, le salaire net moyen d’un agent de l’Etat était de 2.459 euros par mois en 2010, 2.205 dans l’Hospitalière et 1.800 dans la Territoriale.
Outre ces mesures d’urgence, les syndicats espèrent obtenir jeudi des précisions sur le calendrier des discussions sur l’évolution des grilles indiciaires, qui déterminent les évolutions de carrière.
Christian Grolier (FO) espère “que la ministre saura entendre qu’il y a deux parties dans les attentes des fonctionnaires”: une partie urgente avec la revalorisation du point et l’abrogation du jour de carence et dans un deuxième temps, des actions à plus long terme comme cette question des grilles.
Les syndicats ont prévu de se revoir après pour décider de la marche à suivre, n’excluant pas de nouvelles mobilisations s’ils n’ont pas été entendus.


RÉMUNÉRATIONS : Une PFR nouvelle version ? Marylise Lebranchu veut discuter d’un “nouveau système de primes”

La ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a indiqué mercredi 30 janvier 2013 qu'elle comptait discuter avec les organisations syndicales d'un"nouveau système de primes" pour les agents, en modifiant notamment le dispositif de rémunération au mérite instauré par le précédent gouvernement : la Prime de fonction et de résultats (PFR).
La ministre avait affirmé mardi lors de ses voeux à la presse qu’elle comptait modifier la Prime de fonction et de résultats (PFR), une prime individuelle au mérite instaurée fin 2008, qu’elle avait déjà critiquée par le passé.
Mais le principe d’une rémunération au mérite n’est pas pour autant abandonné.“Dans le cadre des discussions menées avec les organisations syndicales sur le bilan des politiques de rémunération, la prime de fonctions et de résultats est apparue comme le symbole de la performance individuelle et de la concurrence entre les fonctionnaires”, a indiqué la ministre à l’AFP.
Engagement des personnels - “Il nous faut donc réfléchir aujourd’hui, avec les organisations syndicales (…), à un nouveau système de primes fondé sur des critères reconnaissant l’engagement des personnels”, a-t-elle ajouté, précisant que ce sujet serait abordé lors d’une réunion consacrée aux rémunérations prévue le 7 février.
Réunion avec les OS le 7 février - Un peu plus tôt, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur ce dossier, avait souligné que “la rémunération au mérite en tant que telle n’est pas dans son principe abandonnée” et qu’elle pourrait “continuer à exister mais dans un cadre plus sain qui est défini en ce moment même dans la concertation”.
Pour Jean-Marc Canon (CGT), cette annonce est une bonne nouvelle. Le représentant du premier syndicat de fonctionnaires estime que “globalement, le système de rémunération au mérite n’est pas un bon système”.
Entre 100 et 120 000 agents impactés - Pour le syndicaliste, supprimer la PFR “qui impacte entre 100 et 120 000 agents dans les trois versants de la fonction publique” est donc “une bonne chose”Mais, dit-il, “maintenant, il s’agit de voir quel est le dispositif qui va s’y substituer parce que l’argent, il faudra bien le redonner aux salariés concernés”.
“Il ne suffit pas d’abroger la PFR pour que la messe soit dite. Il faut un dispositif clair, transparent et plus conforme à la fonction publique. Pour l’instant, on n’y voit pas très clair”, ajoute le syndicaliste.

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