Nouveau plan de circulation :
MarsActu/Guillaume Hennenfent
Dix heures du matin. Concert de klaxons sur le Vieux-Port. Non, il ne s'agit pas d'une répétition générale de la grande clameur prévue pour le lancement de la capitale culturelle. Le plan de circulation a changé ce matin même. La presse locale y a consacré de pleines pages mais le message n'est pas vraiment passé... Ou mal. Résultat, des files de voitures s'entremêlent sur les deux voies de circulation et un long train de bus de la RTM forme un S du quai de Rive-Neuve à l'ancien quai des Belges. Il faut dire que le plan fourni par la Communauté urbaine omet de préciser quelles sont les voies dévolues aux bus et celles réservées aux voitures.
Au fil des minutes, la thrombose s'accentue. Très vite, le nouveau quai de la Fraternité est saturé par les véhicules de la RTM avec près de vingt bus ensemble sur le Vieux-Port. A tel point qu'on a l'impression d'une grève spontanée des chauffeurs. Jointe par nos soins la direction de la communication de la RTM a une explication simple et très marseillaise. "Ce matin, compte tenu du changement de plan de circulation, la police municipale a commencé à faire de la pédagogie en incitant les automobilistes à ne pas emprunter les voies de bus. Sauf qu'à un moment donné, ils sont partis. Ce qui a amené les difficultés que vous avez constatées. Nous les avons tout de suite rappelés".
Effectivement, au plus fort du bouchon, il n'y avait plus un seul policier municipal sur le secteur. A tel point que les chauffeurs de la RTM on tiré le frein à main quelques minutes en attendant que la maréchaussée vienne à leur rescousse. Mais ce n'est pas le seul problème conjoncturel. "Il fallait bien qu'on essuie les plâtres en grandeur nature, confie un agent de la RTM qui s'escrime à remettre les bus en mouvement. Mais là c'est le grand n'importe quoi. D'abord, il n'y a pas de signalisation qui différencie clairement la voie des bus et celle des voitures. Du coup, s'il n'y a pas de policiers pour gérer la circulation, il y a des voitures partout et nous on ne passe plus".
"Trop de voitures, pas assez de bus"
À ce problème de panneaux, s'ajoute un problème de feux tricolores. Un chauffeur de bus à l'arrêt détaille l'engambi : "La durée des feux est mal calculée. Résultat, on se retrouve tous à stationner en enfilade. Le problème commence au feu de la rue Fort-Notre-Dame. Au niveau de la place aux Huiles, il y a un feu pour les voitures qui partent vers le Pharo. Mais la voiture qui attend au feu nous empêche de tourner et on bloque le trafic. Heureusement, ils ont prévu de reculer le feu de quelques mètres. Mais, ça continue après. Quand on arrive au Cours Jean Ballard, le feu est trop court. Résultat, s'il y a un bus qui stationne à son arrêt sur le cours et d'autres qui s'engouffrent après lui, ça bouchonne".
Même cause, même effet à l'angle du Vieux Port et de la Canebière. Là encore, le feu tricolore ne dure pas plus de 30 secondes et la station Canebière Vieux-Port n'est qu'à quelques mètres. Résultat, ça bouchonne sec. Surtout quand les automobistes marseillais font fi des sens uniques et continuent tranquillement à descendre la Canebière. "Pour moi, le problème à Marseille, c'est qu'il y a trop de voitures et pas assez de bus", plaide (pro domo) un agent de la RTM.
Au bout d'une bonne heure d'énervement, la police municipale finit par revenir sur le théâtre des opérations et le trafic reprend un peu de fluidité. Visiblement, le concept de semi-piétonnisation n'est pas encore ancré dans les moeurs.
Actualisation : Quelques heures après les difficultés matinales, les choses entrent peu à peu dans l'ordre. Dans l'après-midi, la police nationale est venue prêter main forte à la police municipale et mettre de l'ordre dans les couloirs de circulation. Directeur des infrastructures à la Communauté urbaine, Joël Vanni(*) modère les commentaires sur les difficultés de circulation :"Franchement, on s'attendait à pire. Le problème est que les Marseillais ne respectent pas les sens de circulation. L'important est de suivre nos objectifs : diminuer la circulation sur le Vieux-Port et la rendre plus apaisée. Il faut que ça marche nous n'avons pas le choix". Concernant l'absence de signalisation et la durée des feux tricolores, le directeur ne nie pas que des ajustements sont nécessaires : "On ne pouvait pas arrêter la circulation pendant deux jours pour tout mettre au point. Il y aura forcément des ajustements. C'est déjà le cas pour la signalisation, ça le sera aussi pour les feux tricolores. Ils seront réglés au plus près des usages. Mais justement, l'important est de changer les usages. Les gens doivent perdre l'habitude de passer par le Vieux-Port et emprunter les tunnels et le boulevard urbain. Aujourd'hui, le tunnel était vide. Ce n'est pas normal. Il faut que cela marche. Nous n'avons pas le choix". Nous verrons lundi, avec la rentrée effective, si les choses se normalisent un peu.
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