Inquiet de l’attitude du patronat dans la négociation sur la sécurisation de l’emploi, la CFDT a prévenu le patronat que les prochaines séances des 10 et 11 janvier seraient celles de la dernière chance pour aboutir à un compromis.
« La balle est dans le camp du patronat ! » Pour la CFDT, il n’est pas question de reproduire les 10 et 11 janvier 2013, prochaines dates de la négociation sur la sécurisation de l’emploi, ce qui s’est déroulé lors des séances des 19 et 20 décembre. À savoir un patronat qui peine « à avancer sur les points essentiels », voire à arrêter « un mandat pour répondre aux organisations syndicales, même les plus constructives ».
C’est sur le « constat amer » que « les conditions d’un accord n’étaient pas réunies » que le secrétaire national Patrick Pierron, chef de file de la délégation CFDT*, a acté le report de la conclusion de cette négociation à début janvier 2013. Et pour cause. Dans sa dernière mouture, le projet d’accord présenté par la partie patronale ne faisait état d’aucune avancée significative sur ce qui constitue pour la CFDT les points durs de cette négociation : faire reculer la précarité, en renchérissant le coût des contrats courts, en particulier de moins d’un mois, et en encadrant le travail à temps partiel imposé ; généraliser la couverture de tous les salariés et demandeurs d’emploi par une complémentaire santé « responsable » ; mettre en œuvre des droits rechargeables à l’assurance-chômage sans les conditionner à des mesures de réduction des droits des demandeurs d’emploi. Au-delà, la dernière version du texte sur laquelle ont planché les partenaires sociaux tout au long de la journée du 20 décembre révélait « un problème de loyauté dans l’écriture », a estimé Patrick Pierron, en référence aux nombreux droits affichés mais réduits à néant la phrase suivante.
Des enjeux de taille
Pour autant, la CFDT continue d’espérer qu’un compromis sera possible. L’enjeu est de taille. Alors que les dernières prévisions de l’Insee annoncent un premier semestre noir en 2013, il s’agit plus que jamais de faire la preuve que le dialogue social est à même de proposer des solutions concrètes pour enrayer la hausse continue du chômage et de la précarité. Plus largement, l’échec de la négociation représenterait un véritable revers dans la longue marche vers la démocratie sociale. Mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. « L’objectif est de trouver un compromis qui fasse avancer les droits des salariés et notamment des plus précaires. » La CFDT attend donc que la prochaine version du texte présentée par la partie patronale acte des avancées sur les trois points qui conditionnent son éventuelle signature. Elle s’attachera également à la « clarté » des articles du texte et à la « loyauté de leur écriture », insiste Patrick Pierron.
En clair, l’heure n’est plus aux manœuvres dilatoires. « Le 10 et 11 janvier constitueront le dernier round de négociation, prévient le chef de file de la délégation. Le patronat porte désormais l’entière responsabilité d’un éventuel échec. Il doit être conscient qu’après le 11, la balle sera dans le camp du gouvernement. » À bon entendeur…
* La délégation confédérale est composée des secrétaires nationaux Patrick Pierron,Véronique Descacq et Marie-Andrée Seguin, de Dominique Gillier, membre du Bureau national, et des secrétaires confédéraux Cécile Cottereau et Didier Cauchois.
Vous pouvez poser vos questions, faire part de vos réactions ou faire des suggestions en écrivant aux négociateurs à l’adresse suivante :negoemploi@cfdt.fr |
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