mercredi 21 septembre 2011

Explusions des ROMS : les médias ont cette fois été tenus à l’écart des opérations. Pourquoi ? Jointe par téléphone la préfecture n’était pas en mesure mardi soir d’expliquer la cause de cette mise sous cloche de l’opération, à laquelle assistait le nouveau préfet délégué à la Sécurité Alain Gardère

 

 

Roms : les journalistes interdits d’expulsion à Marseille


Fin juin lors du nettoyage du camp.
La menace planait depuis quelques jours. Ce matin aux alentours de 9h, une quarantaine de Roms ont été délogés par la police de leur campement de la Capelette (10e arrondissement). Une évacuation parmi d’autres après celle de jeudi dernier rue de Lyon (15e) et celle de la porte d’Aix, très médiatisée, le 11 août dernier. La nouveauté, c’est que les médias ont cette fois été tenus à l’écart des opérations. Pourquoi ? Jointe par téléphone la préfecture n’était pas en mesure mardi soir d’expliquer la cause de cette mise sous cloche de l’opération, à laquelle assistait le nouveau préfet délégué à la Sécurité Alain Gardère.
Sur place, Caroline Godard, représentante de l’association Rencontres Tsiganes, confirme : « Les CRS ont bloqué l’accès aux trois entrées du terrain, mettant en place un périmètre de sécurité. La presse n’a donc pu approcher. D’après ce que j’ai compris, les forces de l’ordre arguaient que c’était pour des raisons de sécurité par rapport aux tractopelles qui étaient en train de détruire le campement. C’est pour moi un déni de démocratie insupportable, on empêche les journalistes de faire leur travail ».
Réaction de Gaëlle Lenfant, vice-présidente de la région PACA qui suit ce dossier : « Cette interdiction faite aux journalistes est absolument scandaleuse, mais ça ne m’étonne pas, on cherche à expulser sans qu’on puisse voir comment cela est fait. Demain, qu’est-ce qui va se passer ? On est en plein dans cette politique déplorable qui cherche à monter les uns contre les autres ».
11 retours, 16 à l’abri, les autres…

Concernant l’expulsion en elle-même, 11 personnes auraient accepté les mesures de retour en Roumanie et été amenées à l’unité d’hébergement d’urgence de la Madrague, qui continuerait ainsi à jouer son (nouveau) rôle de première étape vers le charter. Mais « le campement comptait à l’origine une centaine de personnes. Beaucoup d’entre eux, se sachant menacés, étaient déjà partis. Pour les autres, certains sont repartis en voiture et une quinzaine d’autres personnes sont restés sur le trottoir. Pour aller où ? Personne ne le sait », souffle Caroline Godard.
L’association Rencontres Tsiganes avait pris les devants lundi en relogeant à l’hôtel 16 personnes « spécialement vulnérables » (personnes âgées, femmes enceinte, enfants en bas âge…) grâce au Fond d’intervention d’urgence mis en place par la région via un protocole d’accord avec les associations. Jusqu’à la prochaine expulsion… Selon Rencontres Tsiganes, Marseille est depuis le 31 mai le théâtre de 15 démantèlements de campements Rroms.
Un lien Seule solution de relogement (d’urgence et provisoire) existant pour l’instant : l’espace d’hébergement solidaire de la Belle de mai, où Marsactu avait posé ses caméras il y a deux semaines
Un lien Le camp de la Capelette qui avait fait l’objet d’une opération nettoyage par ses occupants et sous la houlette du Secours Populaire fin juin, sur Marsactu

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