vendredi 12 août 2011

Face à la crise, Martine Aubry veut cibler les hauts revenus


martine aubry veut cibler les hauts revenus © reuters - 2011
PARIS (Reuters) - A revenu égal, impôt égal, suppression des "niches" et des "cadeaux fiscaux": c'est par la fiscalité que Martine Aubry promet de redonner de la vigueur à une économie française en panne.

Dans une tribune publiée vendredi dans Le Monde, la candidate à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle dénonce l'"impasse" de la politique actuelle et propose pour le budget 2012 des mesures à même de "relancer la croissance et l'emploi tout en réduisant les déficits".

"Je respecterai l'engagement européen de la France d'un retour de ses déficits en dessous de 3% en 2013", affirme celle qui, avec François Hollande, fait figure de favorite pour défier vraisemblablement Nicolas Sarkozy l'an prochain.

La réforme fiscale de Martine Aubry se fonderait sur un principe: "à revenu égal, impôt égal, ce qui signifie que les revenus du capital cesseront d'être moins taxés que ceux du travail".

Elle propose d'annuler 50 des 70 milliards de "cadeaux fiscaux" accordés depuis 2002 par l'actuel gouvernement "qui n'ont rien apporté à notre pays et ont souvent contribué à creuser les inégalités".

Ces ressources seraient allouées "pour moitié à la baisse du déficit et pour moitié aux financements des priorités qui sont les miennes, au premier rang desquelles l'emploi, l'école et la sécurité", explique-t-elle.

La maire de Lille cible aussi les niches fiscales, déjà dans le collimateur du gouvernement pour le prochain budget. "Plus de dix milliards d'euros peuvent être, dès 2012, utilement récupérés pour les comptes publics sans impact négatif pour les classes moyennes et pour l'économie réelle", pense-t-elle.

Martine Aubry entend supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires, qualifiée d'"hérésie économique qui bloque les embauches", pour financer un plan d'emploi pour les jeunes.

Autre idée: abaisser à 20% l'impôt sur les sociétés des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, et l'augmenter sur celles qui privilégient les dividendes.

Réaffirmant son opposition à l'inscription d'une "règle d'or" budgétaire dans la Constitution, Martine Aubry laisse la porte ouverte à un dialogue avec l'exécutif sur ces questions.

"Dans une démocratie, le débat avec l'opposition doit être naturel", écrit l'ancienne ministre du Travail. "Je fais aujourd'hui des propositions précises. Discutons-en, dans l'intérêt de notre pays."

La candidate à la primaire socialiste dévoile ses propositions économiques dans le quotidien Le Monde à dater de demain. Son père Jacques Delors intègre son équipe chargée de réfléchir aux solutions à apporter à la crise.

Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal

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