Marseillais, votre eau est excellente(*)!
Une étude
prouve qu'elle la deuxième de France en matière de qualité chimique juste
derrière celle de Grenoble
"Les
contrôles les plus pointus sont faits quand tout va bien" se plaît à dire Erik Orsenna, l'académicien touche-à-tout, passionné
par le liquide à la base de la vie. La confiance aveugle de la majorité des Marseillais dans leur eau
repose rarement sur "une
connaissance scientifique. "Il paraît qu'on a la
meilleure eau d'Europe, et qu'elle vient de la Durance" avance par exemple Damien, étudiant en
médecine à la Timone.
Qu'en est-il de la
qualité? Le tableau ci-dessus
représente une comparaison des caractéristiques
chimiques représentatives de la
qualité de l'eau dans plusieurs grandes villes. Bien qu'elle
parcoure plusieurs centaines de kilomètres, l'eau de la ville de
Marseille y trouve une position
excellente à quasi-égalité avec
Grenoble qui se situe au pied des
Alpes.
Paradoxalement, l'eau de New York et
ses environs est considérée outre-Atlantique comme idéale
alors qu'elle est d'une qua-
lité
très moyenne. Paris peut se rassurer,
les Franciliens ne boivent pas une
eau d'exception, mais largement
meilleure que celle qui hydrate, plus
de 11 millions d'habitants aux abords
de l'Hudson. Alors, comment mesure-t-on zirielsOneesail ?
LES NITRATES
Il s'agit
d'unesubstance chimique vitale pour
les plantes. L'utilisation d'engrais à
proximité des cours d'eau peut engendrer
leur contamination.
Les
nitrates une fois absorbés et
détériorés dans l'organisme deviennent
toxiques. Le taux maximum autorisé en France est de 0.50
mg/L, l'OMS recommande un taux inférieur à 0.25 mg/L.
LA TURBIDITÉ
C'est une mesure
optique de l'eau. Plus une eau
sera chargée en différents éléments microscopiques naturels ou non, plus elle sera
trouble. Ce paramètre a tirne.
grande importance car
il.infiffe, entre autres, sur le
développé- ment de
bactéries-dans
l'eau. La limite de-qualité en France ses tue
à 1,0 NFU.
LE CHLORE
Utilisé pour la
désinfection, le chlore r -t une
protection sanitaire, les
stations des traitements désinfectent
généralement l'eau avec ce produit.
Cependant, ses effets sur la santé sont mal connus.
La loi précise que le taux doit être le plus faible possible sans
pour autant
compromettre la désinfection.
LA DURETÉ
Ce paramètre correspond à la "1tênaï--
de l'eau- en
calCaire et en magnésturn.-Une
eau "douce"
en contiendra peu, ce qui implique un faible apport, en minéraux,
mais une plus grande longévité
des appareils ménagers qui s'entarteront moins vite. Une eau "dure" sera riche en minéraux, bénéfiques pour le corps, mais engendrera. un entartrage plus
rapide. On considère que le taux idéal se trouve entre 15 et 20 degrés français.
Les
Marseillais peuvent donc boire sans problème. Ils ont quasiment la meilleure eau de Fran
ce. Et beaucoup. Même si elle a un certain coût (voir ci-contre). Car la ville n'est pas prête de manquer d'eau.
La Société des Eaux de Marseille (Sem) prélève actuelle‑
ment 2% (sur les 5%
autorisés)
du débit moyen de la Durance qui
avoisine• les 130m3/s. "On constate depuis quelques années une
baisse de la consommation d'eau potable en ville de plus de 2%, explique
Emmanuel Guiol, le responsable de la
production d'eau potable de la Sem. C'est grâce à l'évolution technologique des
appareils ménagers mais aussi des habitudes
de chacun, peut-être le début de la
révolution écologique ?"
François BOURSAUS
(* ) Mais elle est bien plus chère (**)qu'ailleurs!(voir
l'article précédent sur le coût de l'eau en Bretagne )
(**) (sans que cela se justifie )
L'annonce était
attendue. En fin d'année dernière, le président de la
Communauté Urbaine Eugène Caselli (PS) faisait voter une baisse
cumulée de 16 centimes (5%) sur l'augmentation prévue d'autant et établissait le prix de l'eau dans la cité phocéenne à:
3,15 euros le m3. Une légère embellie qui ne fait pas
oublier aux consommateurs que, dans le domaine,
la ville se situe dans une fourchette haute. Les chiffres
sont sans appel : hormis Lille (3,29),
les grandes métropoles du pays, Paris et Lyon en tête (respectivement
2,93€ et 2,89 €le m3) affichent des tarifs inférieurs. La gestion
de l'eau est actuellement
sous la responsabilité de la Société des eaux de Marseille (SEM), délégataire de la distribution depuis 1962. Reste que nombre d'élus, écologistes en tête, font pression pour un passage en gestion publique. Avec un argument choc : en moyenne en France, où 77% de la fourniture est assurée par le privé, le prix de l'eau est 20 à 27% moins cher lorsque le public gère. En ligne de mire, le renouvellement des Délégations de service public (DSP), prévues fin 2012 pour l'assainissement et fin 2013 pour la distribution. L'enjeu est colossal avec un contrat qui
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