mercredi 1 août 2012

20 familles Roms expulsées (encore) d'une unité d'hébergement d'urgence à Marseille:49 prêtres et diacres du diocèse de Marseille ont écrit fin juin au sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin pour dénoncer les expulsions "intolérables" des familles Roms, un "acharnement" qui, selon eux, ne fait que "déplacer les problèmes".


Vingt familles Roms ont été expulsées mercredi matin d'une unité d'hébergement d'urgence (UHU) à Marseille, qui ne pourra désormais plus les accueillir en journée suite à une décision de la ville et de la préfecture dénoncée par des associations

Un campement de Roms dans le quartier Cabucelle à Marseille, le 1er août 2012
La fondation de l'Armée du Salut, gestionnaire de l'UHU, avait accepté en août 2011, à la demande de l'Etat, d'accueillir provisoirement jour et nuit des familles Roms, qui venaient d'être délogées notamment des pelouses de la porte d'Aix, à l'entrée de la ville.
"Devant l'impossibilité de maintenir plus longtemps cette solution temporaire, l'Etat et la Ville de Marseille ont exigé que l'UHU repasse, à partir du 1er août, à un hébergement de nuit uniquement", explique l'Armée du Salut, rappelant que l'UHU est "un centre d'accueil d'urgence de nuit destiné aux adultes en grande précarité et proposant un hébergement de 17H à 9H le lendemain".
"La mission de prise en charge des familles en journée est confiée au Samu social, ces dernières retrouvant leur chambre habituelle le soir", précise le gestionnaire qui "réitère ses alertes sur l'urgence à agir".
Les 54 personnes concernées par l'expulsion restaient mercredi matin sur le trottoir devant les portes, non loin d'un autre campement de quelque 150 personnes, installées là depuis plusieurs semaines et dont la municipalité vient de demander l'expulsion, selon le collectif de solidarité avec les Roms de Marseille, qui réunit plusieurs associations humanitaires.
Pour ce collectif, "la décision de rejeter à la rue ces familles, ces enfants, ces bébés en leur fermant les portes de l'UHU est contraire à la loi, scandaleuse et inacceptable". "Aucune +solution alternative+, bien que mentionnée par le candidat Hollande, ne leur est proposée", déplore-t-il.
Entre 1.500 et 2.000 Roms vivent en situation de grande précarité dans la cité phocéenne.
Dans une initiative inédite, 49 prêtres et diacres du diocèse de Marseille ont écrit fin juin au sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin pour dénoncer les expulsions "intolérables" des familles Roms, un "acharnement" qui, selon eux, ne fait que "déplacer les problèmes".
L'association Médecins du Monde (MdM) a de son côté saisi fin mai le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, estimant que les Roms de Marseille étaient, plus qu'ailleurs, harcelés et privés de soins.

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