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mercredi 25 janvier 2023
La CGT demande la retraite à 60 ans
Ils présentent une unité que l’on n’avait plus vue depuis douze ans. Nous étions en 2010, et Éric Woerth, alors ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, défendait le projet de report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. En 2023, face au nouveau projet gouvernemental de réforme des retraites, qui inclut un recul de l’âge légal à 64 ans à l’horizon 2030, huit syndicats font front commun : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU. Avec une certaine réussite, pour l’heure. La première journée de mobilisation, jeudi 19 janvier, a rassemblé plus de 2 millions de manifestants en France selon les syndicats et 1,12 million selon le gouvernement. La présentation du projet en Conseil des ministres ce lundi 23 janvier n’a pas apaisé les esprits. Mais quand vient l’heure des propositions, toutes les organisations syndicales ne sont pas sur la même ligne. Tour d’horizon des principales propositions.
La CGT demande la retraite à 60 ans
La Confédération générale du travail (CGT) plaide pour « le droit à une retraite pour tous les salariés, dès l’âge de 60 ans avec les moyens de vivre dignement ». Pour cela, le syndicat propose un taux de remplacement au minimum de 75 %, qui ne puisse jamais être inférieur au Smic, pour une carrière complète de travail. Pour rappel, le Smic, qui augmente automatiquement en cas d’inflation, a été revalorisé en décembre 2022, passant à 1 353,07 € net par mois. La CGT demandait en décembre l’augmentation du Smic brut à 2 000 €.
Auprès de Ouest-France, Philippe Martinez a développé les propositions du syndicat : « Une augmentation des salaires permettrait de faire rentrer des cotisations salariales et patronales. » Quant au taux d’emploi des seniors, âgés de plus de 55 ans, il y a également pour le secrétaire général du syndicat des voies d’amélioration : « Dans les grandes entreprises notamment, il y a des plans de départ avant l’âge légal. Si on maintient ces personnes en activité, c’est autant de chômeurs en moins et de cotisations en plus. »
La CGT demande également une évolution de la pension indexée sur le salaire moyen, une amélioration du départ à la retraite à taux plein pour les personnes en situation de handicap, et que l’ensemble des rémunérations, dont les primes, l’intéressement ou encore la participation, soient soumises à cotisation et constituent des droits pour la retraite. « Les années d’études devraient être prises en compte dans les trimestres validés », estime Philippe Martinez.
Comment financer ce système ? « L’écart de salaire entre les hommes et les femmes est encore de 20 %. Cela représente 6 milliards d’euros de cotisations sociales. La politique d’exonération des charges patronales a besoin d’être remise à plat. Les transactions financières et les dividendes pourraient aussi être mis à contribution. »
La CFDT milite pour les pensions minimales indexées sur le Smic
En plus de s’opposer au report de l’âge légal de départ à la retraite, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) propose sa propre recette pour une réforme « plus solidaire », avec une mesure phare : « Que les différents minima de pension (du privé comme du public) pour une carrière complète soient fixés à 100 % du Smic et indexés sur ce dernier. » Une mesure qui serait appliquée aux futurs retraités comme aux personnes déjà retraitées.
Le syndicat mené par Laurent Berger s’oppose également à toute remise en cause des règles de calcul de la pension des fonctionnaires (actuellement basée sur les six derniers mois de salaire, hors primes).
Lire aussi : ENTRETIEN. Laurent Berger : « Cette réforme des retraites est injuste »
Autres axes de proposition : la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes, par le biais d’une majoration de pension forfaitaire dès le premier enfant, « une meilleure prise en compte des périodes d’interruption de carrière pour enfant ou congé parental dans la constitution des droits à la retraite ». Le syndicat souhaite en outre « ouvrir la réversion aux partenaires d’un Pacs », que les droits à la retraite du conjoint défunt soient reversés au conjoint survivant en cas de décès du conjoint. Une mesure pour l’heure uniquement possible pour les couples mariés ou divorcés.
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