mercredi 21 novembre 2012

Pour nos collègues interco 13 cfdt du privé : tout savoir en cas de préavis de licenciement ...!


Préavis


Il a pour point de départ la date de présentation de la lettre de licenciement (art. L. 1234-3 du Code du travail & Cass. soc., 7 novembre 2006, n° 05-42323 FS-PB, Mme Négouai c/Mutuelle des travailleurs indépendants de la Martinique & 26 septembre 2006, n° 05-43841 FD-PB, S Parametric technology, appartenant au groupe PTC Inc c/Virlouvet) ou la date de remise de la lettre de lettre de prise d’acte.

La conséquence est qu’en cas d’inaptitude, le salaire est dû jusqu’à la veille de la présentation de la lettre de licenciement (Cass. soc., 17 mars 2010, n° 07-44747 FS-D, association OGEC Saint-Vincent-de-Paul).

Sauf accord de prolongation, la poursuite de l'exécution du contrat après l'expiration du préavis a pour effet de nouer un nouveau C.D.I. entre les parties (Cass. soc., 15 mai 2012, n° 10-26811 F-D, S Les Louteaux).

L’indemnité de préavis n’est pas due si la demande de dispense de son exécution est à l’initiative du salarié.

« Aucune des deux parties n'est fondée à imposer à l'autre un délai congé différent de celui prévu par la loi, le contrat ou la convention collective ou les usages »,
et « la clause prévoyant 12 mois de préavis » interdisant, de fait, « toute résiliation unilatérale des relations contractuelles est considérée comme exorbitante » si elle n’est justifiée « ni par la spécificité de l'emploi du salarié ni par la carrière de celui-ci ».



L’ancienneté minimale de 6 mois de services continus exigée pour avoir droit à une indemnité de préavis n’est pas déraisonnable.
« L'inexécution du préavis, notamment en cas de dispense par l'employeur, n'entraîne aucune diminution des salaires et avantages que le salarié aurait perçus s'il avait accompli son travail jusqu'à l'expiration du préavis, indemnité de congés payés comprise » (art. L. 1234-5 al. 2 du Code du travail),
hormis les remboursements de « frais réellement exposés » (Cass. soc., 9 juin 1983, n° 81-40891 P, SARL Boccard) et il s’agit d’une règle d’ordre public, même en cas : (Cass. soc., 6 décembre 1990, n° 88-44578 D, S Wesper)p187 CW

·       de décès (Cass. soc., 26 novembre 2002, n° 00-41764 D, S GEA Erge Spirale),


Toutefois :
« Les I.J.S.S. au titre de la maladie de la salariée pendant la période correspondant au préavis de licenciement ne peuvent se cumuler avec l'indemnité compensatrice de ce préavis ».

Sauf si l’employeur est à l’origine de la dispense de préavis.

·       d’incarcération (Cass. soc., 8 février 2000, n° 97-45553 D, Commune de Lourdes)

·       de suspension de permis de conduire (Cass. soc., 12 mars 1991, n° 89-40708 P, S Aquitaine habitat services)

·       de nullité de licenciement (Cass. soc., 2 juin 2004, n° 02-41045 P, Vendôme express & 30 mars 2005, n° 03-41518 P, S Azur Net) où l’indemnité de préavis est due en totalité, sans déduction des I.J.S.S., même si le salarié est dans l’incapacité d’effectuer son activité (Cass. soc., 10 mai 2006, n° 04-40901 FS-PB, S CIAM).

Calcul du montant de l’indemnité de préavis (art. L. 1234-5 al. 2 du Code du travail)

Ne sont pas prises en comptes les primes annuelles (Cass. soc., 17 mars 2010, n° 08-44512 D, S Walon France).


Sont pris en compte :

·         Les augmentations de salaires qui prennent effet pendant le préavis (Cass. soc., 5 mai 1988, n° 85-45224 D, S Germain-Lejour) ;

·         les heures supplémentaires récurrentes (Cass. soc., 20 avril 2005, n° 04-45683 P, S Moulinex) ;

·         « les jours de RTT » auxquels le salarié « aurait pu prétendre s'il avait travaillé durant le préavis » ;
·         la prime d’assiduité (Cass. soc., 27 juin 2001, n° 98-45711 D, SARL Le Siège Jurassien) ;

·         la prime de vacances (Cass. soc., 9 juin 1983, n° 81-40891 P, S Boccard) ;

·         la part variable pour laquelle il convient de se référer à moyenne annuelle de la rémunération ;


·         Le bénéfice d’une police d’assurance couvrant non seulement l'utilisation professionnelle du véhicule du salarié, mais également son usage pour des besoins personnels ;

·         Les primes forfaitaires (panier, nettoyage de vêtement, chien…) (Cass. soc., 29 novembre 1979, n° 77-41438 P, S Entrepose Travaux publics).

·         l’avantage en nature : prime à verser pour compenser la privation du véhicule de fonction.

Sans pouvoir relever une faute lourde, le coût de la remise en état du véhicule de fonction, lors de la restitution du véhicule ne peut s’imputer sur le solde de tout compte, peu important la clause du contrat de travail le stipulant (Cass. soc., 2 mars 2011, n° 09-71000 F-D, S Trumpf-Amsa).

« Un salarié dispensé de l'exécution de son préavis n'était pas tenu de restituer l'avantage en nature constitué par la mise à sa disposition d'un véhicule de fonction pour un usage professionnel et personnel, qui correspondait à l'application normale de son contrat de travail » (Cass. soc., 8 mars 2000, n° 99-43091 P, S Lafarge couverture), « même en application d'un engagement pris dans le contrat de travail » (Cass. soc., 11 juillet 2012, n° 11-15649 FS-PB, S Gardena GmbH).

Ceci vaut même pendant une période de suspension du contrat de travail (maladie, maternité…).

Recours :
« Le reçu pour solde de tout compte peut être dénoncé dans les 6 mois qui suivent sa signature, délai au-delà duquel il devient libératoire pour l'employeur pour les sommes qui y sont mentionnées » (art. L. 1234-20 dernier alinéa du Code du travail).

« La forclusion prévue (…) ne peut être opposée au salarié dès lors que (…) le reçu pour solde de tout compte porte la mention "sous réserve de mes droits passés, présents et futurs" qui est exclusive de son accord ».
et
« La signature d'un reçu pour solde de tout compte rédigé en termes généraux ne peut valoir renonciation du salarié au droit de contester la cause réelle et sérieuse de son licenciement ».

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