Vingt familles Roms ont été expulsées
mercredi matin d'une unité d'hébergement d'urgence (UHU) à Marseille, qui ne
pourra désormais plus les accueillir en journée suite à une décision de la ville
et de la préfecture dénoncée par des associations
AFP
La fondation de l'Armée du Salut, gestionnaire de l'UHU, avait
accepté en août 2011, à la demande de l'Etat, d'accueillir provisoirement jour
et nuit des familles Roms, qui venaient d'être délogées notamment des pelouses
de la porte d'Aix, à l'entrée de la ville.
"Devant l'impossibilité de maintenir plus longtemps cette
solution temporaire, l'Etat et la Ville de Marseille ont exigé que l'UHU
repasse, à partir du 1er août, à un hébergement de nuit uniquement", explique
l'Armée du Salut, rappelant que l'UHU est "un centre d'accueil d'urgence de nuit
destiné aux adultes en grande précarité et proposant un hébergement de 17H à 9H
le lendemain".
"La mission de prise en charge des familles en journée est
confiée au Samu social, ces dernières retrouvant leur chambre habituelle le
soir", précise le gestionnaire qui "réitère ses alertes sur l'urgence à
agir".
Les 54 personnes concernées par l'expulsion restaient mercredi
matin sur le trottoir devant les portes, non loin d'un autre campement de
quelque 150 personnes, installées là depuis plusieurs semaines et dont la
municipalité vient de demander l'expulsion, selon le collectif de solidarité
avec les Roms de Marseille, qui réunit plusieurs associations humanitaires.
Pour ce collectif, "la décision de rejeter à la rue ces
familles, ces enfants, ces bébés en leur fermant les portes de l'UHU est
contraire à la loi, scandaleuse et inacceptable". "Aucune +solution
alternative+, bien que mentionnée par le candidat Hollande, ne leur est
proposée", déplore-t-il.
Entre 1.500 et 2.000 Roms vivent en situation de grande
précarité dans la cité phocéenne.
Dans une initiative inédite, 49 prêtres et diacres du diocèse
de Marseille ont écrit fin juin au sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin pour
dénoncer les expulsions "intolérables" des familles Roms, un "acharnement" qui,
selon eux, ne fait que "déplacer les problèmes".
L'association Médecins du Monde (MdM) a de son côté saisi fin
mai le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, estimant que les Roms de
Marseille étaient, plus qu'ailleurs, harcelés et privés de
soins.
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