La prochaine revalorisation du salaire minimum est une bonne nouvelle pour ceux qui le touche. Elle ne doit cependant pas masquer l’absence persistante d’évolution salariale que subissent des millions de personnes. La CFDT veut renforcer la place de la négociation collective dans ce domaine.
L’augmentation du Smic au 1er juillet devrait aller au-delà de la simple mesure automatique liée en partie à l’inflation, selon la promesse faite par le candidat Hollande durant sa campagne électorale. « Cette augmentation supplémentaire sera forcément limitée et ne répondra pas à toutes les attentes des salariés en matière de pouvoir d’achat, tempère Philippe Couteux, secrétaire confédéral. L’absence de coup de pouce durant ces cinq dernières années et l’augmentation de certains postes de dépenses ont créé une forte attente vis-à-vis du Smic. Mais cette expression reflète surtout les lacunes en matière de parcours salarial pour les employés, trop nombreux à demeurer longtemps au Smic. » La CFDT souhaite donc « redonner au salarié qui débute au Smic des perspectives permettant de construire un vrai parcours salarial. Par exemple, l’employé d’une grande surface de distribution embauché au salaire minimum sans qualification a acquis, dès sa première année de travail, des compétences qui doivent être reconnues ».
Le pouvoir d’achat, ce n’est pas qu’une question de Smic
Or au fil du temps, le Smic s’est éloigné de son rôle initial et est devenu un outil de lutte contre la pauvreté. Or c’est la précarité, plus que le montant du salaire minimum, qui renforce le phénomène de salariés pauvres. L’augmentation des postes de consommation importants pour les bas salaires que sont le logement, l’énergie et la santé, mal pris en compte dans le calcul de l’inflation, y est également pour beaucoup. Plusieurs solutions ont déjà été déployées en vue de modérer ces dépenses, tel l’élargissement à tout le territoire de la participation des employeurs aux abonnements de transports en commun. Une mesure qui, selon Philippe Couteux, nécessite « d’être évaluée, tout comme la prime transport de 200 euros par an ». Concernant les dépenses de santé, le secrétaire confédéral note des progrès dans l’accès aux complémentaires, mais des millions de salariés sont encore exclus de dispositifs collectifs, « dont cinq millions de fonctionnaires ».
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