A Marseille, les moins de 3 ans refoulés de la maternelle
« Les élèves qui atteindront l'âge de 3 ans durant l'année civile en cours seront placés en liste d'attente et admis par les directeurs en fonction des places restées vacantes après l'accueil des élèves âgés de 3 ans révolus », écrit l'inspecteur de l'académie des Bouches-du-Rhône dans une lettre, datée du 14 juin et adressée aux responsables de circonscription, qui n'avait pas vocation à être rendue publique. (Télécharger la lettre).
En clair, les enfants nés entre septembre et décembre 2007 n'entreront pas d'office en maternelle cette rentrée. Pour Christophe Doré, secrétaire départemental du Snuipp (majoritaire), ceci est la conséquence du manque d'effectifs en maternelle à la rentrée 2010 :
« La politique de suppression de postes l'a étranglé, donc il en est arrivé à se dire qu'il aurait besoin d'avoir des élèves en moins. Avant, c'était les enfants de 2 ans qui servaient de variable d'ajustement, maintenant c'est les 3 ans non-révolus.
On peut imaginer, puisqu'il y a 24 000 enfants dans une classe d'âge dans le département, que 8 000 enfants nés les quatre derniers mois de l'année sont concernés. »
L'inspecteur de l'académie signataire de la lettre, envoyée dans tout le département, nie totalement ce scénario. Jean-Luc Bénéfice :
« D'abord il n'y a presque exclusivement que la ville de Marseille qui soit concernée. Ensuite, il ne faut pas mal interpréter une règle qui est vielle comme le monde. Enfin, les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ne sont pas concernées.
S'il existe des listes d'attente, elles devraient disparaître au fur et à mesure des défections. »
Verdict jeudi, jour de la rentrée scolaire
On connaîtra jeudi, le remplissage réel des classes et les éventuels refus de scolarisation d'enfants nés en 2007 mais n'ayant pas 3 ans révolus. On peut déjà imaginer le stress des parents -qui ont congédié la nounou ou libéré la place en crèche- qui ne savent pas encore si leur enfant sera admis à l'école.
Le courrier de l'inspecteur enjoignait justement les directeurs d'école à prévenir les parents que l'inscription de leur enfant ne signifiait pas forcément son admission. Un procédé qui en a choqué plus d'un car, administrativement, c'est la mairie qui inscrit, et non l'école. Certains directeurs d'école ont donc refusé de prendre leur téléphone pour annoncer la mauvaise nouvelle, et des mairies ont dû s'en charger.
L'inspecteur semble avoir pris conscience du bruit que pourrait provoqué d'éventuels refus de scolarisation. Il a même reçu la FCPE et nous jure que « les conditions d'accueil seront bonnes ».
Il n'empêche, entre la règle, rappelée par l'inspecteur d'académie -« On a droit à l'école quand on a 3 ans révolus, qu'on est propre et qu'on parle, et avant si possible.“- et l'usage, rappelé par le syndicaliste -‘Tous les enfants nés une année n sont accueillis en année n+3 sans distinction, sur la base d'un certificat médical attestant de leur propreté-, il y a une nuance de taille.
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