mardi 24 juin 2014

Intermittents : la concertation va commencer ce mardi 24 juin .L’agrément de la convention assurance-chômage va permettre aux demandeurs de bénéficier de nouveaux droits obtenus par la CFDT.

Publié le 23/06/2014 • Par avec l'AFP • dans : France
La concertation annoncée par le gouvernement sur le dossier des intermittents va commencer mardi avec l'objectif d'aboutir "d'ici à la fin de l'année", a indiqué dimanche 22 juin la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.
« Dès mardi, la concertation commence avec tout le monde, avec la CGT- Spectacle, avec les autres syndicats, avec la coordination des intermittents et précaires. Tout le monde sera entendu pour mettre en place un système plus juste et plus pérenne », a expliqué la ministre sur France 3, le gouvernement étant visiblement décidé à aller vite pour tenter de déminer un conflit qui menace la saison des festivals d’été.
« L’objectif, c’est que d’ici la fin de l’année, la négociation ait abouti », a-t-elle poursuivi.
Remise à plat - Le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé jeudi le lancement d’une nouvelle mission chargée de remettre à plat le système de l’intermittence avec l’ensemble des acteurs concernés.
Répondant à l’une des craintes des intermittents, la ministre de la Culture a par ailleurs assuré que la compensation par l’Etat du « différé d’indemnisation » ne serait « pas prise sur le budget de la Culture », dont les crédits seront maintenus en 2015, 2016 et 2017.
Interrogée sur le coût de cette mesure, elle a expliqué qu’on ne pouvait « pas avoir aujourd’hui d’estimations car on ne sait pas encore combien de temps va durer la négociation ». « Plus la négociation sera courte et moins cela coûtera d’argent », a-t-elle admis.
Le gouvernement a décidé d’agréer la nouvelle convention d’assurance-chômage, au centre de la contestation des intermittents. Mais il a fait un « geste d’apaisement » en annonçant que la mesure la plus décriée, le différé dans le versement des indemnisations chômage des intermittents, serait « neutralisée » par l’Etat, en attendant « un accord global » sur l’intermittence.

Assurance-chômage : la convention va entrer en vigueur

PUBLIÉ LE 19/06/2014 À 20H35par Nicolas Ballot
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Le Premier ministre a annoncé, le 19 juin, l’agrément de la convention assurance-chômage qui va permettre aux demandeurs de bénéficier de nouveaux droits obtenus par la CFDT. Cependant, les mesures décidées par Matignon concernant les intermittents du spectacle sont très onéreuses et ne répondent en rien aux enjeux de ce secteur.
« Cette convention met en place les droits rechargeables, obtenus par la CFDT. Elle prévoit une meilleure indemnisation, un meilleur accès à la formation et une meilleure sécurisation des parcours des plus précaires », se félicite Véronique Descacq, la secrétaire générale adjointe de la CFDT. En effet, « ce nouveau droit concerne tous les demandeurs d’emploi. 2,5 millions de personnes peuvent en bénéficier. Cela pourra permettre au million de chômeurs qui arrivent chaque année en fin de droit de prolonger leur indemnisation. »
Rappelant que comme le voulait la CFDT lors de la négociation, « l’ensemble de la convention vise à protéger les plus précaires avec des efforts demandés  répartis équitablement », la secrétaire générale adjointe se dit « satisfaite de l’agrément de cette convention. »
Secteur culturel : une mesure onéreux et pas la hauteur des enjeux
Concernant les annexes 8 et 10, consacrés à l’indemnisation des intermittents du spectacle, la CFDT fait part de sa satisfaction suite à l’annonce par le Premier ministre de l’ouverture effective de« la concertation entre l’État, les régions, les acteurs du secteur culturel et les partenaires sociaux, qu’elle a obtenu dans l’accord du 22 mars ». Rappelant que la CFDT demandait une telle concertation lors de toutes les négociations sur l’assurance-chômage depuis 2003, Véronique Descacq, insiste sur le fait qu’« il est plus temps que l’État assume ses responsabilités dans le financement de la culture, la lutte contre la précarité et les abus de certains employeurs de ce secteur. »
Si la CFDT entend bien, comme elle l’a toujours fait, prendre toute sa place dans la concertation tripartite pour que l’État et les employeurs culturels assument enfin leurs responsabilités,Véronique Descacq pointe le désaccord de la Confédération avec le choix du gouvernement de compenser le différé d’indemnisation prévu pour les intermittents du spectacle. Cette décision rompt l’équité qui existait dans l’accord entre les différentes catégories de salariés.



nballot@cfdt.fr


L’accord du 22 mars portant sur les nouvelles règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi, conclu par la CFDT, FO, la CFTC et le patronat, devrait entrer en vigueur au 1er juillet.
Les signataires ont validé la convention le 14 mai, au terme d’un ajustement technique « à enveloppe financière constante »« On a retouché un peu la formule de calcul du différé d’indemnisation desintermittents en vue de diminuer le nombre de jours de décalage, en particulier pour les plus basses rémunérations », explique Véronique Descacq, chef de file CFDT lors des négociations. À moyen terme, l’accord prévoit l’ouverture de discussions sur l’intermittence entre le gouvernement et les partenaires sociaux d’ici la fin 2014.
L’application des droits rechargeables et de la réforme de l’activité réduite, qui doivent permettre une reprise d’activité sans perte de droits, sera quant à elle effective au 1er octobre, le temps de former les conseillers de Pôle emploi et d’adapter le système informatique. Comme le rapelle Véronique Descacq, « avec les droits rechargeables, cette convention marque une étape supplémentaire dans la sécurisation des parcours des salariés et des demandeurs d’emploi, y compris les plus précaires ».
aballe@cfdt.fr



Course contre-la-montre pour sauver les festivals menacés par le conflit des intermittents

Publié le 24/06/2014 • Par avec l'AFP • dans : France
Le gouvernement a engagé une course contre-la-montre pour sauver les grands festivals de l'été, en lançant dès cette semaine la concertation promise avec les intermittents, qui menacent toujours de perturber, voire d'empêcher les spectacles.
Les trois personnalités nommées par le gouvernement pour organiser la concertation débutent leurs travaux mardi 24 juin, selon le député PS Jean-Patrick Gille, l’un des membres du trio, qui faisait office ces dernières semaines de médiateur dans le conflit. « Le point positif, c’est vraiment que les parties en présence ont confirmé leur participation », a-t-il indiqué à l’AFP.
Les trois sages – M. Gille, l’ancienne directrice du festival d’Avignon, Hortense Archambault, et l’ancien directeur du Travail, Jean-Denis Combrexelle – vont « mettre en place dès que possible un calendrier », a ajouté le député.
Le médiateur ne cache pas que « les choses sont un peu suspendues » aux grèves sur le terrain, le risque étant que « les uns disent qu’ils vont maintenir la pression, tandis que les autres refuseront de discuter sous la pression ». Mais « c’est la configuration classique d’un conflit social », a-t-il noté.
Remise à plat - Pour la première fois, les partenaires sociaux, mais aussi les intermittents et les employeurs du spectacle, qui n’avaient pas participé à la négociation de la nouvelle convention d’assurance-chômage, au centre de la contestation, sont invités à remettre à plat l’ensemble du régime avec l’État.
La CGT-Spectacle, fer de lance du conflit, « ira à la concertation, mais en continuant la grève », reconduite pour tout juillet, selon Denis Gravouil, son secrétaire général. « Sans rapport de force, nous n’obtiendrons rien », a-t-il affirmé.
« Il ne faut pas refuser la concertation mais il faut réclamer des conditions, notamment la présence d’un expert à la table des négociations », a souligné pour sa part un des porte- parole de la coordination des intermittents, Samuel Churin, lors d’une assemblée générale lundi soir.
Côté employeurs de la culture, le Syndeac a affiché sa volonté de « contribuer avec intransigeance et responsabilité à la concertation ».
Le Profedim, principal syndicat de producteurs de spectacles, « appelle de ses voeux » la concertation, mais réclame des « assurances fermes » à l’État sur le maintien de l’indemnisation des intermittents dans le régime d’assurance-chômage.
Le gouvernement a multiplié les appels à l’apaisement pendant le week-end, à l’instar de Manuel Valls dimanche, appelant à « se mettre autour de la table et à ne pas faire peser de menace sur les festivals ».
« Le Off d’Avignon aura lieu » - Sur le terrain, la contestation ne faiblit pas, mais des divisions commencent à apparaître.
Au festival de Marseille, plusieurs spectacles ont été annulés à la suite du vote du personnel. A Montpellier Danse, le personnel a voté contre la grève, ce qui n’a pas empêché le spectacle d’ouverture d’être annulé dimanche soir sous la pression de plusieurs centaines d’intermittents, pour la plupart extérieurs à la manifestation.
L’incertitude restait totale sur les spectacles des jours suivants. Une assemblée générale s’est bien tenue lundi après-midi, mais sans vote, la direction arguant du non respect du précédent scrutin alors que la CGT et les intermittents dénonçant un scrutin « verrouillé ».
Le bureau du festival Off d’Avignon, qui accueille 1.307 spectacles en marge du « in », a réaffirmé lundi que « le festival Off aura bien lieu (…) l’immense majorité des compagnies affirmant vouloir jouer ».
Geste d’apaisement rejeté - La Coordination des intermittents et la CGT ont rejeté dès jeudi soir le geste d’apaisement du Premier ministre, qui s’est engagé à prendre temporairement à la charge de l’État le fameux « différé d’indemnisation » qui cristallisait le mécontentement. Les intermittents, comme les employeurs du spectacle, craignent que ce financement d’une partie du régime par l’État ne préfigure une sortie de la solidarité interprofessionnelle.
Après Montpellier Danse, le festival lyrique d’Aix-en-Provence constitue le prochain test, avec un vote du personnel à bulletins secrets mercredi. Les directeurs des trois festivals d’Aix, Avignon et Arles ont mis leur poids dans la balance, appelant samedi à « ne pas manquer l’occasion » de refonte du régime « offerte ».

La coordination a aussitôt reproché à « Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs de festivals » d’ »essayer de sauver les festivals d’aujourd’hui en fermant les yeux sur l’obscène »: « 9 millions de pauvres » en France et « six chômeurs sur dix non indemnisés ».









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