samedi 19 février 2011

Ils veulent lui faire porter le Chapeau !

L'article que nous avons mis sur le Blog Cfdt MPM était difficile à lire,
alors nous avons repris celui-ci sur la provence.com.

Affaire Alexandre Guérini : l'enquête cible le président du CG 13

Publié le vendredi 18 février 2011 à 16H35

Jean-Noël Guérini a de plus en plus de mal à se dissocier de son frère Alexandre.


À la tribune, hier soir à Allauch, Jean-Noël Guérini a fustigé une

À la tribune, hier soir à Allauch, Jean-Noël Guérini a fustigé une "présomption de culpabilité".

Photo Guillaume Ruoppolo

Depuis plus d'un an, Jean-Noël Guérini tient la même ligne de défense à propos de l'enquête qui touche son frère Alexandre: "Lui, c'est lui et moi, c'est moi." Et pour bien montrer qu'il est loin des investigations des gendarmes, le président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône ajoutait, le 2 décembre dernier, dans La Provence : "Je ne suis concerné ni de près, ni de loin par les affaires et les entreprises de mon frère." Martelée malgré une perquisition dans les locaux du CG 13 à l'automne 2009 ou l'audition plus récente d'anciens et d'actuels proches collaborateurs de Jean-Noël Guérini, cette position répétée encore hier soir devant les militants socialistes (voir la vidéo) est aujourd'hui fragilisée par les derniers éléments versés dans le dossier d'instruction par le juge Charles Duchaine. Concernant les marchés publics dans le département, particulièrement ceux liés aux déchets, cette instruction a été ouverte "contre X", ce qui permet au magistrat d'avancer dans toutes les directions.

27 avril 2009, il alerte son frère

Le 16 avril 2009, à la suite d'une enquête préliminaire lancée en février, le juge Duchaine est chargé du dossier. Onze jours plus tard, comme le montre une écoute révélée par France 3, Jean-Noël Guérini alerte son frère et n'hésite pas à parler de "prescription". Qui l'a prévenu ? L'écoute ne permet pas de le déterminer. Ce qui est évident, c'est que l'élu qui dénonce depuis "la violation éhontée du secret de l'instruction" aura été le premier à s'en affranchir, qui plus est au bénéfice du principal suspect de l'affaire.

La Crau, coup de pouce pour un terrain

Alors qu'ils savent qu'une enquête est ouverte, les deux frères auraient continué à mélanger les genres, si l'on en croit plusieurs écoutes. C'est ainsi que le 3 juin 2009, Alexandre demande à Jean-Noël d'intervenir auprès d'un conseiller général PS pour faciliter la vente d'un terrain dans La Crau, sur lequel il envisage de "faire du photovoltaïque". "Je m'en occupe cet après-midi", répond Jean-Noël Guérini, qui lui confirmera quelques jours plus tard avoir contacté l'élu.

La peur du contrôleur

Dans son audition par les gendarmes, l'ex-directeur général des services du CG Vincent Potier raconte que Jean-Noël Guérini se méfiait énormément des contrôles de la Chambre régionale des comptes. Il confiait à sa plus proche conseillère le soin de préparer les visites des magistrats, afin que rien ne dépasse. Potier ajoute avoir voulu recruter "le chef du service juridique du ministère de l'Intérieur". Ce qui lui fut refusé : "Cela semblait faire peur à Jean-Noël Guérini."

La chambre des comptes en renfort

Selon nos informations, il a été demandé récemment aux contrôleurs de la Chambre régionale des comptes de retravailler sur le Conseil général, en reprenant notamment leurs plus récents rapports. L'un d'eux, daté de 2008, traitait des autorisations accordées aux maisons de retraite. Fin 2009, un autre s'était montré très critique sur 13 Habitat, le bailleur social du CG.

Ordinateurs à la casse

Lors de la perquisition de novembre 2009 à l'Hôtel du département, les gendarmes ont découvert que des ordinateurs avaient été changés précipitamment dans l'entourage du président. Interrogé un an plus tard, son directeur de cabinet Rémy Bargès a reconnu avoir "paniqué": "Il y avait un certain nombre d'informations à caractère politique sur ces ordinateurs et notamment des notes d'opportunité qui viennent compléter les dossiers techniques élaborés par les services dans le processus d'octroi des subventions aux associations, ainsi que sur les attributions de logements."

Jean-Noël et le général

Lors de sa garde à vue, en novembre dernier, la compagne de l'homme d'affaires a assuré que Jean-Noël Guérini était intervenu quelques jours plus tôt auprès d'un général de la gendarmerie, lors d'une inauguration. Selon elle, il se serait plaint des "47 appels" passés entre un expert de la gendarmerie et un élu UMP proche de Renaud Muselier, "et ce sur leurs portables".

Va-t-il être entendu ?

L'audition de Jean-Noël Guérini est l'un des prolongements évidents de l'enquête. De source judiciaire, on confirme qu'elle paraît difficile à éviter. Mais à quel horizon le juge Duchaine la programmera-t-il ? Avant ou après les cantonales? S'il entend exercer une quelconque mesure coercitive, il devra solliciter de toute façon la levée de l'immunité parlementaire du sénateur Guérini. En revanche, il n'y est pas obligé pour une audition comme témoin, ni pour une mise en examen.

"Alex" interrogé sur les HLM

Alexandre Guérini a été extrait hier de la prison de Luynes. Il a été entendu pendant deux heures et demi, par le juge Duchaine. L'interrogatoire a porté pour l'essentiel sur ses interventions répétées auprès de 13 Habitat et sur le trafic d'influence exercé pour placer des logements pour ses relations. Au sortir de l'audition, Me Molina, son avocat, a déploré "la médiatisation outrancière donnée à cette affaire et les violations incessantes du secret de l'enquête et de l'instruction". Pour lui, "la présentation qui est faite du dossier occulte totalement le caractère technique et complexe des infractions qui lui sont reprochées, cette présentation apparaît jour après jour liée à son nom de famille, ce qui est infiniment regrettable". Cette audition faisait suite aux déclarations devant le juge d'Antoinette Camiglieri, le bras droit du président Jean-François Noyes à 13 Habitat.

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