Pour son université d’été, la CFDT se penche sur ce qui fait le cœur de son activité : le syndicalisme. Plus encore, elle veut jeter des ponts vers l’avenir. Démarche éminemment prospective qui repose sur l’expérience syndicale d’aujourd’hui, bousculée par des changements tant au sein des entreprises que sur un marché du travail de plus en plus segmenté entre des salariés vivant des conditions de travail et d’emploi très diverses et confrontés à des relations professionnelles transformées. À ces mutations se sont ajoutées celles provoquées par une crise financière et économique sans précédent et dont les effets s’inscrivent désormais sur le long terme.
La nouvelle donne législative n’est pas sans conséquence sur l’avenir du syndicalisme et l’évolution de la démocratie sociale. La loi sur le dialogue social de janvier 2007 oblige en principe le gouvernement à un préalable de négociation entre partenaires sociaux avant de proposer un texte de loi en matière sociale (relations du travail, de l’emploi ou de la formation professionnelle) au Parlement. Celle d’août 2008 sur la représentativité syndicale fait table rase de la vieille présomption irréfragable de représentativité pour baser la légitimité syndicale sur les élections professionnelles.
Travail en miettes, emploi qui ne préserve plus systématiquement de la précarité et de la pauvreté obligent au remodelage de l’action collective que notre modèle syndical doit intégrer. Le syndicalisme français est ainsi mis au défi de renouveler le dialogue social, de développer un syndicalisme de proximité, et le syndicalisme européen et international de prendre en compte la dimension sociale et celle du développement durable dans la mondialisation.
Durant l’université d’été, historiens, économistes, sociologues, philosophes, personnalités du monde politique ou encore militants du monde associatif apportent leur éclairage. La mise en perspective de pratiques syndicales d’autres pays concourt également à enrichir les points de vue.
Bien évidemment, l’Use ne vise pas à construire de nouveaux modes opératoires ni même à ébaucher des modèles pour le syndicalisme de demain. Il y a des congrès pour cela.
L’objectif des débats engagés mardi 25 août consiste à ouvrir des champs de réflexion et à armer l’analyse CFDT sur les mutations futures et ainsi à s’interroger sur les transformations à venir de nos sociétés, de l’entreprise dans ses périmètres d’activité, dans ses pratiques vis-à-vis du marché de l’emploi mais aussi du contexte économique, social et environnemental et des évolutions technologiques. Et finalement à comprendre comment le syndicalisme devra s’adapter à ces nouvelles donnes et redéfinir sa place, sa fonction et s on rôle dans le monde de demain.
Hervé Garnier, secrétaire national
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