31/08/2009
Pandémie grippale: les représentants du personnel ont leur mot à dire
Devons nous sombrer dans l'alarmisme ambiant ? Peu importe. Services de l'Etat, collectivités et entreprises sont invités à élaborer un plan de continuité d'activités en situation de pandémie et les représentants du personnel se doivent d'y prendre leur part.
Pandémie: un exercice en vraie grandeur
L'opinion publique et les spécialistes sont partagés, nous aussi. Après l'épisode de la grippe aviaire, voilà que l'OMS mobilise et nos gouvernements à sa suite, contre un risque qui parait à beaucoup moins avéré que la malnutrition, l'eau polluée et nombre de maladies tropicales qui tuent par million chaque année dans le monde sans mobiliser pour autant .
Ce n'est pas tant la virulence actuelle du virus A(H1N1) que le risque que la recomposition génétique de ce nouveau virus fait courir à une population qui n'en est pas protégé qui est à l'origine de cette mobilisation. L'exercice qui consiste à préparer la société à fonctionner en mode dégradé peut être un exercice salutaire, intellectuellement gratifiant et syndicalement pertinent quelque-soit l'agent pathogène et sa dangerosité réelle.
Ainsi, chaque administration de l'Etat doit mettre en place un plan de continuité d'activités en situation de pandémie grippale quand les collectivités et les entreprises sont invitées à faire de même. L'Etat s'y etait exercé lors de l'épisode de grippe aviaire mais peu de collectivités en avaient fait autant. Il faut dire que le risque paraissait lointain. Ce n'est plus le cas avec le virus grippal A(H1N1).
L'exercice consiste à s'interroger sur les meilleurs modes d'organisation compatibles avec un certain nombre de contraintes d'ordre sanitaire et économique exceptionnelles et de durée limitée (au total 3 mois). Un peu comme les étudiants du Cercle des poètes disparus, nous sommes conviés à monter sur la table en adoptant un point de vue nouveau pour distinguer l'accessoire de l'utile et de l'indispensable, l'urgent de ce qui peut être différé, ce qui requiert une présence de ce qui peut être télé-travaillé, etc. et en actualisant le document unique d’évaluation des risques (renvoi annexe 2 de la circulaire DGT) et le programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Syndicalement parlant, c'est la santé des salariés et de leur famille qui est en jeu et au-delà bien sur, celle de l'ensemble de la population. Il convient donc de s'assurer que toutes les mesures soient prises dans l'entreprise ou la collectivité pour limiter le risque d'exposition et de transmission du virus tout en préservant au mieux la continuité du service ou de la production.
Il est évident que les représentants du personnel, dans le public comme dans le privé, se doivent d'être associés à la définition de ces plans de continuité d'activité et accompagner leur mise en oeuvre. Au delà, sections et syndicats eux-mêmes peuvent s'interroger sur leur propre mode de fonctionnement dans une telle période. L'audio conférence peut suppléer une réunion, une permanence téléphonique ou sur internet remplacer une permanence physique, l'utilisation de locaux décentralisés limiter les déplacements, la liste des correspondants locaux "pandémie" dans l'entreprise, le service, la collectivité dressée, etc.
Et bien entendu, c'est le moment de préparer puis de tenir un CHS (CHS-CT) pour ne pas se trouver - telle la fourmi de la fable - dépourvus quand la bise viendra.
Olivier Mourot
Le site gouvernemental info'pandémie Circulaire DGT n°2009/16 du 3 juillet 2009 relative à la pandémie grippale
© CFDT (mis en ligne le 25 août 2009
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