06.07.2009
Dessine-moi l'Europe fasciste de 2009 : Un brun douteux !
Il n’y a plus de fascisme rampant, il existe, aujourd’hui, en Europe un fascisme tout court qui s’affiche, fédère et s’organise en autant de réseaux haineux. Le mécontentement qui se nourrit de la crise économique offre un contexte favorable aux mouvements d'extrême droite qui, de la Bulgarie à la Finlande, ont multiplié les provocations racistes ces dernières semaines. Hostiles à la supranationalité, hostiles à l’espèce de “super-état sans âme”. Les chômeurs se sentent aussi une minorité précarisée au sein de l’Europe ultralibérale qui offre davantage un discours néo-libéral que sociale. Cette Europe décriée qui selon eux se construit sur le dos des peuples.
L’alliance des patriotes européens se regroupent autour de même thèmes : ennemis exogènes ou endogènes, Rroms, Africains, Islamistes, le chômage, l’Union Européenne, le pouvoir supranational ultralibéral. A chacun son bouc émissaire qu’on brandit pareille à une arme menaçante.
Et ces nostalgiques du passé préconisent de manière urgente de sauver les racines communes, à savoir “les racines chrétiennes de l'Europe". Leur credo est “Nous respectons toutes les cultures, mais nous aimons avant tout notre propre culture.” Pour ce faire, face à un avenir économique incertain qui se dessine sur fond de crise, c’est le grand retour en arrière; aux valeurs traditionnelles, famille, patrie, regard nostalgique sur les colonies perdues. Ils rallient tous les déçus du rêve européen qui se transforme, pour eux, en véritable cauchemar.
Les déçus du post-communisme qui ont vu leur situation se dégrader après l’effondrement du bloc de l’Est. Donc, on préconise comme ultime remède le retour sur une Europe forteresse qui doit se protéger de l'islamisation, des Rroms assistés, de l’immigration en provenance de l’Afrique et de l’Asie. Empêcher en passant l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Choucroute contre döner kebab !
Retour aux vieux replis identitaires, Mussolini a son armée de nostalgiques qui ont réalisé des percées inattendues en Hongrie, en Roumanie, en Pologne, en Suède, en Finlande, en Italie, au Danemark, en Belgique, en Slovaquie et notamment aux Pays-Bas, où la haine de l'immigrant déclinée sur tous les tons par le Parti de la liberté a séduit... 17 % des électeurs.
Sortir de l’Europe à tout prix, rétablir les frontières, renvoyer les étrangers chez eux revenir à la religion On se souvient avec effroi des conditions de la naissance du parti nazi, crée dans un contexte de crise dans une l'Allemagne d'avant 1939. A défaut de “mythes mobilisateurs” on se fédère autour de la haine, du rejet, on se sent des affinités fortes avec ceux qui pensent comme nous, la haine a son propre langage, sa propre organisation, des groupuscules armés s’organisent, sont financés par des mouvements d’extrême-droite qui rejettent l’Union européenne et qui elle ne parvient pas à résister contre ces mouvements d’extrémistes, de fascistes au nationalisme exacerbé, au populismes primaire, tout pétris qu'ils sont de la peur des autres, du refus de l’immigration, du racisme crasse.
L’ Europe vire au brun, un brun douteux qui lui donne une coloration inquiétante sur fond de bruits de bottes qui résonnent et devraient nous inquiéter . La vigilance s’impose, mais il serait nécessaire, d’ores et déjà, de se préparer à contenir la vague de nouveaux millions de chômeurs qui pointe à l’horizon et offrir à cette Europe déliquescente, un programme social en phase avec la situation grave, avec une meilleure gestion des problèmes en lien avec le chômage et l’immigration pour ne pas définitivement faire le lit de tous les extrémismes.
Le tableau des formations extrêmes-droites :
Autriche :
Le FPÖ de Heinz-Christian Strache progresse à 13,1 % (2 sièges) alors que le BZÖ échoue à entrer au Parlement avec 4,6% des suffrages. Son Slogan «l'Occident aux mains des chrétiens”
Belgique :
L' extrême droite xénophobe et séparatiste du Vlaams Belang conserve 2 sièges avec 15,99% des voix.
Bulgarie :
Ataka, parti d'extrême droite très violent, anti-Rrom et anti-Turc qui a fait une percée avec 11,43% et 2 sièges. Ataka au Parlement européen a provoqué un scandale fin septembre en s’en prenant personnellement à une élue hongroise rom proposée au titre de meilleure parlementaire de l’année : « Dans mon pays il y a des dizaines de milliers de filles tziganes plus belles que cette honorable-là (…) Les meilleures d’entre elles sont chères - jusqu’à 5 000 euros pièce. »
Danemark :
Le parti du peuple danois(DF) obtient 2 sièges avec 15,3%.
Finlande :
Le parti populiste et anti-immigrés des "Vrais finlandais" est le grand vainqueur du scrutin (9,8%): 1 siège.
Grèce :
Le parti d'extrême droite (LAOS) poursuit son ascension avec 7,2% des suffrages : 2 sièges.
Hongrie :
Arrivée en force de Jobbik parti nationaliste et xénophobe qui obtient 3 sièges (14,77%). Qui multiplient les marches militaires.
Italie :
La ligue du Nord (alliée de Berlusconi) avec 9,50% des voix obtient 8 sièges.
Lettonie :
La droite nationaliste (TB/LNNK) avec 7,46% obtient 1 siège.
Lituanie :
Le parti Ordre et Justice (TT) obtient 12,55% et 2 des sièges sur les 12 revenant à ce pays balte.
Pays-Bas :
Le parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders enlève 4 des 25 sièges dévolus à ce pays (17,00%).
Pologne :
Droit et Justice (PIS) des frères Kaczinsky avec 29,5% des électeurs obtient 16 sièges.
Roumanie :
Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) fait une percée à 7,20% et obtient 2 sièges. Son slogan «chrétiens et patriotes pour débarrasser le pays de ses voleurs».
Royaume-Uni :
Le British National Party fait pour la première fois son entrée à Strasbourg (6,50%, 2 sièges). La campagne de Nick Griffin portait sur "des emplois britanniques pour des travailleurs britanniques".
Slovaquie :
La droite nationaliste et xénophobe du SNS obtient 5,56% et 1 siège.
Il est de notre devoir de résister pour contrer cette montée en force du néo fascisme, populiste et nationaliste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire