vendredi 13 septembre 2013

Retraite et allongement de la durée de la vie .Selon l'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) :à la rue, on meurt, en moyenne, à 49 ans


L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale 
a dévoilé dans sa dernière lettre d'information les premiers
 résultats d'une étude sur les causes et les spécificités de la mortalité 
des personnes vivant à la rue.
Face à l’absence d’informations, à l’échelle nationale, sur la mortalité des personnes vivant à la rue, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) a entrepris de financer une étude compilant les données émanant de deux sources distinctes, le CépiDc-INSERM, qui traite l’ensemble des certificats de décès, et le collectif associatif Les Morts de la Rue.
 Grâce à cet appariement, l’étude arrive aux conclusions suivantes concernant le décès des personnes sans domicile survenus entre 2008 et 2010 :
  •  La moyenne d’âge du décès est de 49 ans, contre 77 ans au sein de la population générale en France, soit un écart de 28 ans. « On s’attendait à ce que l’écart soit important mais pas à ce point », commente-t-on à l’Onpes. Environ 90 % des décès ont lieu avant 65 ans, contre 25 % ans au sein de la population générale. Ces écarts « posent la question des stratégies de prévention et des politiques publiques pouvant être mises en place pour éviter aux personnes sans domicile de décéder prématurément », souligne l’étude.
  •  Les personnes décédées sont très majoritairement des hommes, ce à 92 %.
  •  Les décès surviennent tout au long de l’année, sans saisonnalité particulière. La proportion de décès sur voie publique est quatre fois plus élevée.
  •  Les principales causes de décès sont : les causes mal définies ou inconnues (28 % vs 9 % dans la population générale), les morts violentes (20 %) et les tumeurs (18 %). L’étude des causes du décès permet de préciser que les troubles mentaux et du comportement sont de 2 à 4 fois plus élevés chez les sans-domicile. Également, que le suicide n’est pas une spécificité de la mortalité de ce public.
  •  Le froid et l’alcool ne représentent qu’une faible partie des décès. « Des résultats qui viennent à l’encontre des images habituellement véhiculées », souligne-t-on à l¹Onpes.
 Pour compléter ces résultats, l’Onpes diffusera prochainement des informations sur le nombre de personnes décédant à la rue, nombre, pour l’heure, fluctuant selon les sources. L’Observatoire compte renouveler son enquête « tous les ans » afin de suivre l’évolution de la thématique dans le temps.

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