vendredi 26 juillet 2013

ÉGALITE FEMMES HOMMES:Feu vert pour l’insertion d’un critère paritaire dans les marchés publics


Par B. Menguy
Publié le 25/07/2013
La commission des lois du Sénat vient de donner,
mercredi 24 juillet 2013, son feu vert au projet de loi
 pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Au cœur de ce texte, l’article 3, qui conditionne
 l’accès à la commande publique au respect
des obligations en matière d’égalité professionnelle.

L’article 3 du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes vient modifier l’article 8 de l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 afin d’élargir les cas d’interdiction de soumissionner aux marchés publics aux personnes qui ont été condamnées pour des motifs liés à la discrimination et au non-respect des dispositions prévues par le Code du travail en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Ainsi, les entreprises condamnées de manière définitive pour délit de discrimination (article 225-1 du Code pénal) et de méconnaissance des dispositions relatives à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes prévues (articles L. 1142-1 et L. 1142-2 du Code du travail), ainsi que le non-respect de l’obligation de négociation (article L. 2242-5 du Code du travail) ne pourraient plus candidater à un marché public sauf si elles régularisent leur situation.
«Un dispositif concret qui ouvre une porte à l’action désormais obligatoire », se félicite la présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, la sénatrice (PC) Brigitte Gonthier-Maurin, qui a rédigé un rapport pour cette délégation. Car ce nouveau critère s’inscrit dans une démarche incitative où l’acheteur public aura un rôle important à jouer.
Acheter responsable, acheter paritaire - Mais cette nouveauté instaure aussi « une difficulté supplémentaire pour l’acheteur public », déplore Dominique Viudès, experte au sein de l’Association des acheteurs publics et responsable de la cellule Achat-Marché du Centre hospitalier intercommunal de Créteil.
«Il sera difficile pour l’acheteur public de contrôler la mixité sociale au sein des sociétés », poursuit l’experte. En effet, déjà soucieux de voir les candidats aux marchés publics respecter des critères environnementaux mais aussi d’insertion sociale, les acheteurs publics deviennent les gardiens de « l’achat public responsable » où toutes les recommandations politiques devraient se voir appliquer.
Enfin, les petites et moyennes entreprises ont déjà manifesté leur inquiétude qu’un tel critère ne les exclue d’office de certains appels d’offres. « Il faudra adapter ces nouvelles exigences aux secteurs où il peut être appliqué », tempère Dominique Viudès.
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