Le ramassage des poubelles pourrait redevenir 100% public à Marseille
[ 09/11/09 - 13H11 - AFP ]
© AFP/Archives - Michel Gangne
Le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, a proposé à son tour le passage en régie publique de la collecte des déchets à Marseille après le dernier conflit des éboueurs, lundi lors d'une assemblée houleuse de la collectivité.
La semaine dernière, le vice-président de Marseille Provence Métropole (MPM) en charge du secteur de la propreté, Antoine Rouzaud (PRG), avait suggéré la même chose, de même que le syndicat Force ouvrière des agents territoriaux.
Alors que des montagnes de poubelles s'amassaient dans la ville, M. Caselli a mis fin, le 4 novembre, au blocage des centres de déchets par les salariés de la société Bronzo, l'un des acteurs privés de la collecte, en annulant une procédure d'appels d'offres qui avait recalé Bronzo au profit d'ISS Environnement.
Craignant une "récidive" à la grève s'il lance un nouvel appel à candidatures, M. Caselli a proposé lundi de "mettre en régie publique l'ensemble des arrondissements" et d'intégrer tous les salariés privés actuels au sein de MPM.
Actuellement, le ramassage des ordures est effectué par des sociétés privées dans certains arrondissements de Marseille et par les agents de MPM dans les autres, avec un système de rotation et des appels d'offres réguliers pour redistribuer les cartes.
Ce système mixte avait été introduit par l'ancien maire socialiste Gaston Deferre.
Des élus socialistes, communistes et écologistes ont soutenu la proposition de M. Caselli en l'invitant à la concrétiser formellement, tandis que l'opposition accusait celui-ci d'avoir cédé au chantage des grévistes et le sommait de s'expliquer sur les soupçons d'arrangements mafieux engendrés, selon elle, par l'affaire.
Le député UMP Renaud Muselier est allé jusqu'à offrir à M. Caselli un exemplaire du livre Gomorra sur la Camorra napolitaine, en affirmant que "Marseille n'est pas Naples" et que "les Marseillais sont des républicains".
Il a également réclamé la suspension de la délégation de M. Rouzaud jusqu'au lancement d'un nouvel appel d'offres.
M. Caselli a qualifié ces propos de "très graves" en jetant par terre l'ouvrage qu'on lui tendait. Il a renvoyé M. Muselier à la lecture d'un rapport de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d'Azur sur les appels d'offres passés sous l'ancienne mandature de MPM, présidée par l'UMP.
Cette passe d'armes a été la plus vive à MPM depuis l'instauration d'une "gouvernance partagée" à Marseille en 2008, liée au basculement surprise de la communauté urbaine à gauche, la mairie restant à droite.
Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, présent dans l'hémicycle, n'est cependant pas intervenu dans le débat. M. Rouzaud l'a remercié de ne pas avoir "jeté de l'huile sur le feu" durant le conflit des poubelles, contrairement à d'autres.
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