jeudi 2 janvier 2014

Dans une tribune publiée dans L'Humanité Dimanche du 2 janvier, Laurent Berger expose ses défis pour 2014, au premier rang desquels l'emploi.

L’emploi, mon défi en 2014”

PUBLIÉ LE 02/01/2014 À 08H50par L'Humanité Dimanche
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Dans une tribune publiée dans L'Humanité Dimanche du 2 janvier, Laurent Berger expose ses défis pour 2014, au premier rang desquels l'emploi.
Gad, La RedouteMory-Ducros… Trois entreprises, trois situations critiques, mais un point commun : le manque d’anticipation des employeurs et ses conséquences sur l’emploi de milliers de salariés. Dans toutes les régions, tous les secteurs, la fin de l’année a été marquée par une hausse du nombre de plans sociaux. Il est urgent de mobiliser davantage pour l’emploi. Pour maintenir l’emploi des salariés, pour mieux accompagner les chômeurs et pour recréer des emplois. C’est mon combat, c’est celui de la CFDT. C’est le défi de toute notre société.
Des alternatives aux licenciements
Les difficultés économiques que traversent les entreprises sont une réalité. Le manque d’anticipation aggrave encore la situation. En Bretagne comme ailleurs, la CFDT a alerté pendant des années les industriels de l’agroalimentaire. Leur refus de monter en gamme, de transformer les produits sur place pour leur apporter de la valeur ajoutée conduisait leurs entreprises dans le mur, avec les conséquences que l’on sait pour les salariés. Trop souvent prisonnières de la pression et de la rentabilité de court terme, les entreprises ont tendance à repousser les difficultés à venir. Parce qu’elles ne trouvent pas toujours le courage de regarder assez loin, quand il faudrait au contraire préparer avec leurs salariés l’avenir et la pérennité de l’activité et des emplois.
L’accord sécurisation de l’emploi a permis de poser de nouveaux jalons pour mieux protéger les salariés. La possibilité de négocier des accords de maintien dans l’emploi est un nouveau levier pour faire face aux difficultés économiques, en privilégiant le dialogue pour rechercher des solutions alternatives au licenciement. Cette démarche est indispensable, mais elle ne sera pas suffisante sans une plus grande coopération au sein des filières d’activités. Qu’elles soient entreprises donneuses d’ordre ou sous-traitantes, toutes concourent à la création de valeur ajoutée au sein d’une même filière. Elles sont parties liées sur leurs perspectives de développement et d’emploi.
Cette dynamique de maintien dans l’emploi ne peut se déployer sans un effort accru de formation professionnelle au service de ceux qui en ont le plus besoin : les salariés les moins formés, les jeunes sans diplôme, les demandeurs d’emploi… C’est d’ailleurs un élément clé de la compétitivité.
Accompagner les chômeurs
Au motif que l’Unedic est en déficit, certains voudraient réduire les allocations des demandeurs d’emploi ou instaurer une dégressivité. Pour la CFDT c’est hors de question ! Si l’Unedic est en déficit, c’est justement parce que le chômage est élevé. Les demandeurs d’emploi n’en sont pas responsables.
Notre rôle, c’est de les sécuriser et de les accompagner dans leurs parcours. Pôle emploi doit assurer un meilleur suivi des personnes les plus éloignées de l’emploi, mais il faut aussi davantage de coordination au niveau local entre tous les acteurs concernés (associations d’insertion, mission locale, préfecture…). Sur ce terrain, notre pays peut mieux faire.
Pour un emploi de qualité
Croire qu’on peut retrouver une croissance forte est une illusion. L’attendre pour agir est une faute. Je suis convaincu que sans délai nous pouvons recréer de l’emploi et qu’il est urgent de s’y atteler. La transition écologique s’impose à nous. Elle est une opportunité de développer de nouveaux secteurs et une perspective pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail. Des réflexions, des projets, des innovations sont en marche… Il est temps de les concrétiser, d’occuper le terrain et de former les futurs salariés de ces secteurs. Sans quoi nous risquons de manquer le train…
Ces challenges sont aussi à relever aux niveaux local et régional. C’est là qu’il faut engager la dynamique et mettre en route l’avenir que nous voulons. Au cœur de tout cela, soyons convaincus que du mieux est possible pour tout le monde : un emploi de qualité, une nouvelle qualité de vie.

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