mercredi 7 juillet 2010

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Le PS marseillais secoué par les affaires
Mots clés : justice, MARSEILLE, Michel Vauzelle, Sylvie Andrieux, PARTI SOCIALISTEPar Aliette de Broqua 06/07/2010 Mise à jour : 08:54 Réactions (234) .
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Sylvie Andrieux risque la mise en examen à l'issue de son audition. Michel Vauzelle (à droite), le président socialiste de la région, s'est porté partie civile. Crédits photo : AFP
Sylvie Andrieux, députée PS des Bouches-du-Rhône, doit être entendue jeudi par un juge dans une affaire de détournement de fonds publics.

Nouvelle secousse pour le PS marseillais. Sylvie Andrieux, députée socialiste des quartiers nord de la Cité phocéenne, doit répondre, jeudi, à une convocation du juge Franck Landou qui enquête sur une affaire de «détournement de fonds publics, escroqueries et abus de confiance». En clair, une affaire de clientélisme avec de l'argent de la région. Cette figure du PS marseillais qui a été vice-présidente du conseil régional, conseillère municipale et communautaire, devrait être entendue au titre de témoin assisté. Elle risque la mise en examen à l'issue de son audition. Mais le bureau de l'Assemblée nationale l'ayant refusé au juge, elle ne pourra pas faire l'objet d'une mesure de privation de liberté.
À 48 ans, la fille d'Antoine Andrieux, un ex-baron du defferrisme, et la filleule d'Irma Rapuzzi, sénatrice et première adjointe, à la mairie de Marseille, de Defferre pendant de longues années, fait l'objet de soupçons dans cette affaire de détournement de subventions. 700 000 euros auraient été versés, entre 2005 et 2007, à des associations qualifiées de «coquilles vides», dans le cadre de la politique de la ville, une des délégations de Sylvie Andrieux, à la région. Depuis, Michel Vauzelle, le président socialiste de la collectivité, lui a retiré ses délégations et s'est porté partie civile.
Système rodé de clientélisme
L'enquête a déjà donné lieu à la mise en examen de vingt-deux personnes, parmi lesquelles Franck Dumontel, l'ancien directeur de cabinet de Michel Vauzelle, Jules Nyssen, l'ex-directeur général des services, Guillaume Lalange, l'ex-directeur de l'aménagement du territoire et Roland Balalas, alors secrétaire général du groupe PS à la région et ancien assistant parlementaire de Sylvie Andrieux. Ce dernier a chargé la députée en révélant au juge que ces subventions étaient votées à la demande de l'élue à des fins «électoralistes». Selon lui, l'entourage de Michel Vauzelle ne pouvait pas ne pas être au courant.
Sylvie Andrieux s'est défendue de telles intentions en soulignant que ce sont les services administratifs de la région qui ont la responsabilité de l'attribution des subventions. «Les dossiers étaient instruits par les services administratifs puis transmis au cabinet du président qui décidait», souligne Me Michel Pezet, défenseur de Jules Nyssen. L'instruction a révélé que si Sylvie Andrieux n'intervenait pas à ce niveau, elle ne se privait pas d'appuyer certains de ses protégés.Pour le moment, l'affaire ne touche que le conseil régional. Mais ce système rodé de clientélisme concernerait également le conseil général présidé par Jean-Noël Guérini, par ailleurs puissant président, un poste non statutaire créé sur mesure en février dernier, de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône.
Ce dernier n'a pas besoin de cette nouvelle affaire. Il est déjà éclaboussé par une autre, celle de fraudes et de corruption dans des marchés d'ordures ménagères, pour laquelle, son frère, Alexandre, patron de décharges, est directement visé. Ce dernier, jusqu'à présent muet, vient, dans une interview au Nouvel Observateur, d'accuser le député UMP Renaud Muselier, postulant à la succession de Gaudin, «d'être à l'origine de la lettre anonyme envoyée au procureur de la République de Marseille, en novembre 2008», ajoutant, «c'est un règlement de comptes politique… à travers moi, c'est mon frère,… candidat à la mairie de Marseille qu'il cherche à abattre ». Muselier a démenti «catégoriquement ces allégations ».
Pour l'heure, des perquisitions ont été menées dans les bureaux des deux frères Guérini qui n'ont pas été entendus. Une autre révélation pourrait s'avérer gênante pour Jean-Noël Guérini : récemment, à l'occasion du coup de filet contre une dizaine de caïds marseillais à Golfe Juan, la police a ramené dans ses filets une certaine Carole-Evelyne Serrano, compagne de Bernard Barresi, un truand en cavale depuis des années et gérante de la société de sécurité Alba Sécurité, qui travaille pour le conseil général…

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