lundi 13 octobre 2014

Manuel Valls a profité jeudi 9 octobre de l'installation du conseil national des services publics pour se poser en "défenseur" des fonctionnaires.« A force de traiter les gens si mal, ils se réfugieront chez ceux, qui de façon très populiste, leur offriront des solutions assez simples », a conclu Mme Lebranchu.

Le gouvernement défend les fonctionnaires contre Nicolas Sarkozy et François Fillon

Publié le 09/10/2014 • Par avec l'AFP • dans : Actu EmploiFranceToute l'actu RH
Manuel Valls a profité jeudi 9 octobre de l'installation du conseil national des services publics pour se poser en "défenseur" des fonctionnaires. Le premier ministre a dit sa "surprise" et son "désaccord" avec les propositions de Nicolas Sarkozy de remettre en cause le statut des agents publics et recruter massivement en CDD de cinq ans. La veille, la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu, avait également défendu les fonctionnaires, cibles récentes, selon elle, de "déclarations violentes" de la part de l'ancien président mais aussi de François Fillon.
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Pour son premier grand discours concernant la fonction publique, le Premier ministre a tenu à « dire notre gratitude et notre reconnaissance aux 5 millions d’agents publics ». « En tant que chef du gouvernement et donc de l’administration, mon rôle est de défendre les fonctionnaires. Et tout particulièrement lorsqu’ils sont attaqués » aurait-il déclaré, selon une copie écrite fournie par Matignon de ce discours s’étant tenu à huis clos.
Sans le citer nommément, Manuel Valls a répliqué à Nicolas Sarkozy, qui a proposé la semaine dernière de créer un CDD de cinq ans pour recruter des fonctionnaires, hors quelques secteurs (policiers, enseignants). « Je ne veux pas tenir ici des propos polémiques. Mais je dois dire ma surprise et mon désaccord quand j’entends certains remettre en cause le statut des fonctionnaires, et proposer de ne plus recruter que sous contrat, en dehors de certaines fonctions », a dit le Premier ministre lors de l’installation du conseil national des services publics, organisée à Matignon jeudi après-midi.
Sur la question du statut, Manuel Valls a toutefois affiché son intention de « moderniser et simplifier », notamment en réduisant le nombre des corps d’Etat. « Entre autres, nous devons décloisonner les corps au niveau interministériel pour l’Etat et réduire leur nombre. Nous devons aussi créer des passerelles entre fonctions publiques, lever les freins à la mobilité des agents », a-t-il dit.
Quant aux salaires, le Premier ministre veut réaugmenter les écarts entre les différentes catégories, en proposant « d’ouvrir un vaste chantier sur plusieurs années de revalorisation des grilles indiciaires des fonctionnaires ». « Il nous faut répondre au très fort tassement des amplitudes de rémunération depuis 20 ans. Si rien ne change, en 2017, un cadre de catégorie A débutera sa carrière au Smic soit au même niveau qu’un agent de catégorie C », a-t-il souligné.
La veille, la ministère de la fonction publique Marylise Lebranchu avait tenu des propos du même accabit. « Les fonctionnaires ont l’impression, sinon la certitude, d’être toujours dans le collimateur de la critique. Ils vivent ça mal et ils ont raison », a dit la ministre lors d’une conférence de presse consacrée aux prochaines élections professionnelles dans les trois versants de la fonction publique.
Elle a mentionné, « ces quinze derniers jours, un certain nombre de déclarations violentes ».
Au moins 100 000 licenciements - « Quand on dit, comme François Fillon, qu’on va supprimer 600 000 postes de fonctionnaires pour relever les finances publiques de la France (…), cela veut dire au moins 100 000 licenciements. Même si on remplace zéro départ en retraite sur un mandat, cela ne fait pas 600 000 », a assuré Mme Lebranchu, pointant des chiffres « sans doute assez mal travaillés », « qui provoquent une instabilité de l’action publique ».
Elle s’est également insurgée contre la proposition de M. Sarkozy de créer un nouveau contrat de cinq ans dans la fonction publique. « Un contrat de cinq ans cela veut dire recrutement à nouveau, formation, reconstitution des équipes. On n’a jamais vu une entreprise privée fonctionner comme ça ! On sait bien que ce n’est pas possible », a-t-elle asséné.
« A force de traiter les gens si mal, ils se réfugieront chez ceux, qui de façon très populiste, leur offriront des solutions assez simples », a conclu Mme Lebranchu.
Par ailleurs, la ministre est revenue sur le lancement, mardi de la négociation avec les organisations syndicales sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations des agents – rebaptisée « avenir de la fonction publique » –, assurant qu’elle « finirait avant l’été ».

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