Entretien professionnel et droits syndicaux : la déception après le CSFPT
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Favorables à la suppression de la notation et soucieux d’améliorer les droits syndicaux, les membres du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale ont cependant rendu un avis défavorable aux projets de décrets lors de la réunion du 17 septembre.
Une révolution se jouait, mercredi 17 septembre, au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) avec l’examen du décret qui, au 1er janvier 2015, généralise l’entretien professionnel pour évaluer les fonctionnaires territoriaux, supprimant ainsi la notation.
Soucieux d’améliorer un texte jugé imprécis, les syndicats ont présenté à Serge Morvan, le directeur général des collectivités locales (DGCL), 37 amendements, avant de rendre un avis défavorable (5 voix pour, 11 voix contre, 8 abstentions). Les recours ont été longuement abordés.
Soucieux d’améliorer un texte jugé imprécis, les syndicats ont présenté à Serge Morvan, le directeur général des collectivités locales (DGCL), 37 amendements, avant de rendre un avis défavorable (5 voix pour, 11 voix contre, 8 abstentions). Les recours ont été longuement abordés.
« Aucun délai n’était prévu pour le compte-rendu à l’agent », précise Jacques Vannet, titulaire Fnact-CFTC au CSFPT qui demandait 10 jours alors que la CGT en exigeait 30. Le DGCL a tranché à 15.
Autre préoccupation, la formation des évaluateurs : « La notation avait l’avantage d’être une appréciation chiffrée que les évaluateurs harmonisaient avec l’appréciation globale. Si elles ne correspondaient pas, il y avait possibilité d’argumenter, ce que l’on n’aura plus. Cela peut multiplier les recours », déplore Jacques Vannet qui s’est abstenu sur le projet.
Décalage entre le discours et les textes - Le second texte, sur le droit syndical dans la FPT, a lui aussi fait l’objet d’un avis défavorable (6 voix pour, 11 contre et 13 abstentions) et de 17 amendements.
Très attendu, il précise les droits et moyens accordés aux organisations syndicales (crédit de temps syndical selon deux contingents, réunions, locaux, représentativité, congé pour formation syndicale, comités techniques…).
Président de la séance et du CSFPT, Philippe Laurent, maire de Sceaux, a proposé aux employeurs locaux de se réunir pour évoquer ces droits revisités.
Pour la Fédération des services publics CGT, le compte n’y est pas. « Nous souhaitions, comme la CFDT, avoir au moins des droits identiques aux deux autres versants. La fonction publique territoriale est encore le parent pauvre. Ce n’est pas acceptable dans une fonction publique moderne ! », déclare Jésus de Carlos, responsable de la délégation CGT au CSFPT qui reconnaît des ouvertures sur les strates et seuils syndicaux.
Mais les autorisations à demander à l’autorité territoriale pour s’absenter passent mal. Secrétaire nationale de l’Interco-CFDT, Claire Le Calonnec exprimait, après la réunion, son « énorme déception » sur le décalage entre le discours gouvernemental et ces textes, dénaturés selon elle par Bercy.
Ce qu’ils en pensent
« Il n’y aura jamais assez de droits syndicaux dans les métropoles »
Jésus de Carlos, responsable de la délégation CGT au CSFPT
« Nous avons demandé que le décret sur l’entretien professionnel s’applique aux contractuels »
Claire Le Calonnec, secrétaire nationale Interco-CFDT
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