lundi 29 mai 2017

Face aux discriminations anti-LGBT, la CFDT affiche les couleurs

Lille, Rennes, Toulouse, Lyon, Paris… Ce sont au total quelque vingt métropoles qui batteront le pavé sous l’étendard arc-en-ciel lors des traditionnelles marches des fiertés, programmées dans les prochains jours. La CFDT se mobilise, comme elle le fait depuis plus de 15 ans, pour réaffirmer avec force son opposition à toutes les formes de discrimination

Calendrier des marches.
3 juin : Lille, Rennes, Nancy, Grenoble.
10 juin : Toulouse, Nantes, Strasbourg.
17 juin : Metz, Lyon, Tours, Bordeaux.
24 juin : Paris.
1er juillet : Rouen.
8 juillet : Montpellier.
29 juillet : Marseille.
En la matière, comme vient de le rappeler le défenseur des droits*, les discriminations au travail des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) sont toujours aussi prégnantes : 39% des personnes LGBT disent subir des discriminations au quotidien sur leur lieu de travail. Des tendances confirmées par le dernier rapport de SOS Homophobie publié le 10 mai et qui indique une hausse de 20% des insultes LGBTphobes ou des violences signalées, après deux années de baisse. « Sur les lieux de travail, il n’y a pas que ces actes graves. Les personnes homosexuelles peuvent aussi souffrir d’homophobie ordinaire, qui se traduit dans de nombreuses petites choses, des réflexions, qui rendent le quotidien difficile. Elles sont souvent obliger de s’inventer une vie privée pour ne pas avoir à révéler leur homosexualité. C’est très destructeur », explique un militant CFDT chez Atos, engagé de longue date dans la lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle.
Partenariat avec le Ravad
Malgré tout, et malgré le constat du défenseur des droits qui regrette que les entreprises soient « peu mobilisées et sensibilisées à la lutte contre ces discriminations », la question LGBT a émergé plus nettement ces dernières années : création d’associations LGBT dans les entreprises (à l’instar de GARE ! du groupe SNCF ou Pôle-In à Pôle emploi, regroupées dans le collectif Homoboulot), charte d’engagement de l’association L’Autre cercle, etc. Côté CFDT aussi, avec la création de plusieurs « groupes ressources » sur ces questions (au sein de la FGMM-CFDT par exemple) ou l’engagement de la Confédération dans un partenariat avec le Ravad (un réseau d’une quarantaine d’associations spécialisées dans l’assistance aux victimes d’agression et de discrimination) signé en juin 2016. Localement, de nombreux partenariats entre militants CFDT et des associations ou Inter-LGBT se nouent, dans l’idée d’agir de manière complémentaire. Car « les salariés ne se tournent pas spontanément vers les syndicats sur ces questions. Ils vont plus naturellement vers les associations pour se faire aider et accompagner », souligne Bérénice Jond, secrétaire confédérale chargée des discriminations. D’où l’intérêt (et la nécessité) d’unir l’expertise des associations et la capacité à agir des syndicalistes.
(*) Le défenseur des droits a publié le guide Agir contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dans l’emploi, le 17 mai, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie.

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