[Nous sommes Charlie] Hommages et témoignages d’adhérents CFDT
publié le 16/01/2015 à 16H20
par
CFDT

L’élan
citoyen du 11 janvier a été un message fort à tous ceux qui ont
la responsabilité d’assurer le vivre-ensemble. Le monde syndical est lui
aussi interpellé. De nombreux militants, adhérents ou sympathisants
CFDT ont partagé leurs dessins et leurs écrits témoignant de leur
émotion et de leur désir de plus de cohésion sociale. Voici un florilège
des hommages que nous avons reçus.








Paris le 14 janvier 2015
L'assassinat des journalistes est aussi l'assassinat de nos libertés.
La
liberté ( définition du Larousse : possibilité d'agir, de penser, de
s'exprimer selon ses propres choix ; la liberté de la presse, c'est la
liberté d'opinion, d'expression, de travail avec autonomie et latitude
.) ; est un bien que l'on ne mesure pas quand on l'a .Mais beaucoup
oublie que celle-ci est acquise dans la douleur. Combien hommes
politiques , de gouvernements, extrémistes de tous bords mettent cette
liberté sous le coude avec comme excuse de vouloir le bien du peuple .
Beaucoup de représentants de certains pays dimanche en tête de cortège ;
je vais pas les dénoncer car ils sont trop nombreux.
Dans
le ressemble ment de dimanche combien de personnes connaissaient
Charlie Hebdo , Hara Kiri pour le Canard celui est plus connu car il
fait des fois la une des médias en révélant des dossiers que d'autres
journaux reprennent par la suite. Je pense que beaucoup de personnes
sont venues dimanche par mode, pour voir, mais je pense que pour
beaucoup la liberté est un sujet vague ou n'est pas un sujet
primordial ; si certains ont comparé ces rassemblements à ceux de la
libération ( bien que environ 90 % des personnes n'étaient pas nées) . A
la libération cela voulait dire surtout dire « Libération des
Libertés ».
Bernard R.
| Je suis, je serai Charlie prénom surchargé d’envie Mais c’était un vil pari Il muait en ennemi Ils ont eu la liberté; Ils n’en ont pas abusé Même en parant Mahomet De propos insensés. Mais la liberté existe N’en déplaise aux islamistes Ou à tout autre déiste: Religion égale sexiste. A bas les escrocs de Dieu Ici, ou en tout autre lieu Et quel que soit le milieu Et quels que soient les cieux. Demains, vivra la liberté Car chacun voiavnat l’unité Défendra, entièreté, Cette belle unanimité. Que vive demain Charlie J’en ai tellement envie La liberté est si jolie Quand la foule est réunie. | |
Le Chant des Partisans, hommage à Charlie « Charlie entends tu ? » Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme. Charlie, la folie a fait couler ton sang et nos larmes. Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Charlie, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain l’encre noire dessinera au grand soleil notre route. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté vous écoute... Charlie, ce n’est pas le vol noir des corbeaux sur nos plaines, Charlie, entends-tu ton pays qui refuse les chaines? Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh... |
En ces tristes jours de janvier,
Des vies au nom de votre Dieu ont été sacrifiées. Familles et Amis Par cette triste nouvelle sont à tout jamais anéantis. Dans cette Capitale chère à nos Cœurs Des balles de kalach Emplies de haine et de rancœur Ont été tirées par des lâches !!! Kala(ch)…mité !!! Le nom de votre Prophète vous avez bafoué Et la vie de ces innocents vous avez spolié. Aux armes Feutres, Stylos et Crayons !!! L’heure est venue pour nous rétablir notre bastion Afin que sonne la rébellion. Victoire au goût amer en ce dimanche d’hiver, Les Kalach font triste mine et finissent par se taire. Prions à l’unisson et protégeons Notre CHARLIE…BERTÉ d’expression !!! | |
Moi, Juif polonais né en France, je rentre de Cracovie où j’ai franchi le cap du nouvel an 2015… Qu’allais-je faire là-bas, me dit-on, sur cette terre Judenrein et où désormais le plombier prend sa source ? A l’occasion de ce troisième voyage, j’ai éprouvé tour à tour la joie du partage en amitié avec les amis cracoviens qui nous ont si délicieusement reçus, et l’infinie tristesse qui m’étreignait devant les chaises vides de la place Bohaterów Getta, symbole de l’absence des Juifs de Cracovie. Mais, non loin de là, dans sa fabrique de casseroles, le membre du parti nazi Oscar Schindler, sauva 1200 Juifs de la mort. Et j’étais réconforté par la présence massive de jeunes polonais se pressant dans les locaux de l’usine, devenue musée de la vie quotidienne à Cracovie pendant la deuxième guerre mondiale. Je me réjouissais aussi d’apprendre que le Jewish Community Center de Cracovie œuvre pour le maintien d’une vie juive et d’un futur juif à Cracovie : 120 Juifs vivent à Cracovie aujourd'hui, ils étaient 70.000 avant la Shoah. Frères humains, nous sommes depuis toujours, capables du pire et du meilleur, et la liberté qui guide nos pas nous conduit aussi à tous les destins. On a toujours le choix entre la main tendue ou la porte qu’on claque au nez de celui qui fait peur… 2014 n’a pas dérogé à la pesante répétition de discours haineux nauséabonds et il est toujours fécond le ventre d’où a surgi la bête immonde. Le passé est toujours prompt à surgir au présent quand on l'a oublié ou si on se contente de le sortir ponctuellement de la naphtaline en devoir de mémoire. Je vous le dis les larmes au bord des yeux, ces étoffes infamantes qui avaient été cousues sur les poitrines des Juifs d’Europe martyrisés, ne les cloue-t-on pas aujourd’hui au front d’autres de nos semblables dans certains « quartiers » de France ? Dès ce début 2015, les loups ont frappé dans Paris, où d'autres espèces étaient entrées depuis longtemps déjà… Elles avaient prospéré, y compris dans les beaux quartiers, et s’étaient gavées de succulents boucs émissaires. Mais qui sont les loups et quel rapport y-a-t-il entre le ghetto de Cracovie assassiné au siècle dernier et Charlie-Hebdo décapité ? Le passé, il est présent partout, pas seulement au milieu du fracas des guerres lointaines, mais aussi aux parapets de la vieille Europe, tentée de s’ériger en forteresse pour repousser les rats qui prétendent faire bombance dans ses entrepôts jalousement barbelés. Quand la connerie frappe sauvagement intra-muros, il ne suffit pas de s’indigner et de s'en tenir aux postures commémoratives, il est urgent d’ouvrir les yeux sur ses propres lâchetés et d’avoir conscience que la violence est engendrée quelque part entre l’humiliation éprouvée et l’exclusion subie. C'est bien nous qui avons garni les rangs de mercenaires du nouvel Empire du mal qui ambitionne d’égorger les démocraties. La connerie sauvage est le résultat de pensées radicalement exclusives accouchées par la haine qui se nourrit de la peur. La faiblesse c’est d’être tenté de répliquer avec la même violence que celle des fous qui ne guériront plus. Et il y a tant d’autres malades à soigner ! Le passé nous dicte l’avenir : une Europe sans frontières, une Europe en paix avec elle-même et avec le monde, une Europe terre d’accueil dont le coût social à long terme serait infiniment plus douloureux si nous ne consentons pas maintenant à ouvrir portes et fenêtres. Faisons nos listes de Schindler et parlons-en aux enfants, à tous les enfants rassemblés en belle palette aux couleurs de la vie ! Bonne année. Maurice Zylberberg |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire