jeudi 27 septembre 2018

« pour une pension moyenne mensuelle nette de 1 376 euros, la perte due à la non-indexation sera de 248 euros(*) par an, à laquelle s’ajoute une perte annuelle de 305 euros due à la hausse de la CSG, soit une perte de 553 euros par an soit 46€/mois »

LES RETRAITÉS SE MOBILISENT LE 4 OCTOBRE POUR LE POUVOIR D'ACHAT



(*)la revalorisation de 2017 décidée par Hollande intervient après trois ans de gel ou de revalorisation minimum : les pensions de base n'avaient pas été revalorisées en 2014, ni en 2016 et la dernière augmentation appliquée en 2015 avait été limitée à 0,1% en 2015 dans un contexte d'inflation très faible. Pour les retraités assujettis au taux plein de la contribution sociale généralisée (CSG), la revalorisation de 0,8% sur les retraites de base est rognée par la hausse de la CSG de 1,7 point entrée au vigueur au 1er janvier 2018. Le taux plein de la CSG, prélevée directement sur les pensions, est ainsi passé de 6,6% à 8,3%. Les retraités exonérés de CSG ou bénéficiant du taux réduit de 3,8% (soit, au total, 40% des pensionnés) ne sont pas concernés par la hausse.
Compte tenu de la croissance économique plus faible que prévu et de la volonté de Paris de rester sous la barre des 3% de déficit public imposée par Bruxelles, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé, dans une interview publiée le 26 août 2018 dans Le Journal du Dimanche que certains prestations allaient moins augmenter. C'est le cas des retraites de base qui vont être revalorisées de seulement 0,3% en 2019 et en 2020, soit un niveau largement inférieur au taux attendu de l'inflation. En d'autres termes, les retraités vont perdre du pouvoir d'achat dans les deux prochaines années.
Pour éviter que les retraités modestes ne soient trop pénalisés par cette désindexation, des députés de la majorité proposent d'appliquer une revalorisation supérieure à 0,3% à ceux qui perçoivent une pension globale (retraites de base et complémentaires confondues) inférieure à 1.200 euros par mois. Cela représenterait 7 millions de personnes (sur près de 16 millions de retraités). Cette indexation "modulée" étant jugée difficile techniquement à mettre en place, d'autres députés de La République en marche préconisent le versement d'une prime exceptionnelle. Une solution déjà instaurée en 2014lorsque le gouvernement de Manuel Valls avait décidé du gel des pensions de base dans le cadre d'un plan d'économies de 50 milliards 





Publié le 27/09/2018travail, qui repose sur un système contributif et solidaire. » Dominique Fabre dit ainsi l’exaspération des retraités. Et la secrétaire générale de la CFDT-Retraités de poursuivre : « La sous-indexation des pensions, ça ne passe pas ! » 
L’annonce par le Premier ministre d’une revalorisation des retraites limitée à 0,3 % en 2019 et 2020 est d’autant plus « inacceptable » qu’elle vient après une année 2018 blanche, où l’inflation devrait se situer autour de 1,8 % !
Selon les calculs de l’Union confédérale des retraités (UCR), « pour une pension moyenne mensuelle nette de 1 376 euros, la perte due à la non-indexation sera de 248 euros par an, à laquelle s’ajoute une perte annuelle de 305 euros due à la hausse de la CSG, soit une perte de 553 euros par an ». Quant à l’annonce par Bercy d’exempter 300 000 retraités supplémentaires de CSG cette année, « il s’agit là d’une simple régularisation. C’est une mesure de justice qui concerne des retraités dont la pension n’atteint pas le plafond mais qui le dépasse parce qu’ils sont en couple. Nous avions d’ailleurs signalé cette erreur à l’époque ».
En peu d’années, les retraités ont connu la fiscalisation de la majoration de pensions pour enfants, la suppression de la demi-part des personnes seules, la hausse de la CSG sans contrepartie percutant la majorité d’entre eux. « Quelle image le gouvernement donne-t-il des retraités ? Serions-nous des nantis qui serviraient de variable d’ajustement des politiques financières publiques ? »
Des actions locales et un rassemblement national
Dominique Fabre rappelle que « les pensions ne sont pas des aides sociales mais des droits acquis par des cotisations payées tout au long de la vie professionnelle ». Devant ces coups de boutoir successifs, la CFDT-Retraités et des organisations ont décidé d’appeler à l’action. Le 4 octobre, elles se mobiliseront pour une revalorisation des retraites au moins égale à la hausse des prix dès 2018 et des compensations à la hausse de la CSG mise en place depuis le début de l’année. En Île-de-France, un rassemblement est prévu sur le parvis de la Défense pendant la pause méridienne, et des rassemblements devant les préfectures auront lieu dans plusieurs départements. « Il faut organiser dans tout le pays des actions visant à faire pression sur les parlementaires et ainsi infléchir la position du gouvernement », conclut l’UCR. Le rendez-vous est pris.

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