vendredi 14 novembre 2014

Aix Marseille Provence Métropole AMPM et GPMM un amendement qui va dans le sens de la simplification





Un amendement pour la gestion locale des ports ?


Depuis fin 2012  www.pupi.fr  enquête sur les grands ports maritimes français, plus particulièrement sur les  deux premiers d'entre eux: Marseille/Fos,  Le Havre et sur le grand port Belge d'Anvers.
De même que les deux rapports du Sénat nous avions conclu que l'une des deux conditions pour l'essor des grands ports maritimes consistait à transférer la gestion aux autorités locales ( Région, Métropole, Communauté urbaine. .... ) comme à Anvers et Rotterdam.

A ce titre, nous avons rencontré en juin un des députés les plus qualifiés, qui à notre avis aura la capacité å faire évoluer la situation.  Il est  député de Marseille et à  été candidat å la mairie.
 Il a  eu l'audace de proposer la remise en cause du "fini-parti" (3h30 de travail par jour pour les éboueurs, d´après le rapport de la Cour Régionale des Comptes), la fin de la cogestion du personnel de la Mairie avec le syndicat FO et du "système Guérini".
Ces propositions audacieuses et indispensables ont dû lui coûter de nombreuses voix.
Toujours est-il qu' il fallait être capable de le dire.

Nous avons suggéré au député de déposer une proposition de loi : trop compliqué et trop long nous a-t-il dit , un amendement à la loi sur l'organisation des territoires serait plus judicieux (plus simple et plus rapide).  
La première loi sur la redéfinition des régions est repassée le 29 et 30 octobre devant le Sénat. Elle repassera une dernière fois å l'Assemblée Nationale.
La seconde loi, celle " Portant nouvelle organisation de la République"  transmise au Sénat le 18 juin 2014 et qui traite des compétences des organisations territoriales passerait au Sénat (les lois sur l'organisation du territoire passent d'abord au Sénat ) fin décembre début janvier au mieux. Et seulement ensuite à l’Assemblée Nationale.  Elle « pourrait être inscrite » à l'ordre du jour de  l'Assemblée, d´après un courrier du Secrétaire d´Etat aux Relations avec le Parlement,  entre janvier et mars.

Il se peut que le député ait rencontré des oppositions, soit locales soit à l'échelon national, à toute modification de la répartition des pouvoirs concernant la gestion des grands ports maritimes.  
L'amendement sera-t-il déposé ?  Les circonstances nous paraissent exceptionnelles : le député,  le ministre concerné, le premier ministre  ne sont ni X-Ponts ni énarques. Car il se pourrait que "la technostructure" soit fermement opposée à cette réforme, alors qu'elle aussi, aurait tout à gagner à gérer deux grands ports maritimes 2 à 4 fois plus importants en nombre de conteneurs.  On ne voit pas pour quelles raisons les postes de Directeurs Généraux des grands ports (au nombre de 8) ne seraient pas toujours ouverts aux X Ponts et aux énarques même si le port de Marseille Fos a été confié il y a peu à une personne ayant une grande expérience commerciale.

Un million de conteneurs en plus par an, c’est d’après les professionnels , 10 000 emplois directs (Anvers manutentionne chaque année 8 millions de conteneurs)

 
PATIENTONS

Joseph Chantraine, François et Michel Escoffier, Gilles Pansu
Paris le 12/11/2104

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J. Chantraine, F et M Escoffier, G Pansu Réaction (0)12/11/2014
LETTRE OUVERTE AUX DOCKERS CGT DE MARSEILLE-EST
La CGT  DETIENT UNE DES TROIS CLEFS DE LA SURVIE DU PORT  DE COMMERCE

Cet article fait suite à l'interview de JP Salducci et de l'article publié  la semaine dernière :"Le Havre progresse, Marseille Ouest Fos, stagne et Marseille Est est en danger"
 Nous avons rencontré plusieurs fois les responsables CGT des dockers de Marseille Est.
Ils ne seront assurément pas d'accord sur les propositions qui suivent, mais nous disons aux responsables que ce n'est pas défendu  de changer de stratégie quand sa survie est en cause.

La CGT détient une des  trois clefs  de l'avenir, de la survie, du port de commerce de Marseille-Est. La  seconde étant détenue par l'Etat  et la troisième par les armateurs./stés de manutention.

siège des dockers CGT de Marseille-Est 

POUR SURVIVRE: PARTICIPER UNIQUEMENT A  DES GREVES EUROPEENNES
On a vu dans l'article de la semaine dernière que l'image d'un port en grève colle toujours à la peau de Marseille Est.
 Grève de deux heures le 3 février en solidarité aux travailleurs portuaires du Portugal";  le 6 février grève  de 24   heures "Action contre la politique gouvernementale, et le 12 février (24 heures de grève) ;"Problématiques spécifiques aux métiers portuaires". La  grève de 2 heures du 3 février était une grève européenne, elle ne nuit pas aux ports français, les deux autres de 24 heures, des grèves franco-francaises qui continuent à enfoncer les ports et plus particulièrement celui de Marseille Est, en très mauvaise santé.

Si Marseille Est veut survivre (hors croisière), il est vital que les grèves en France et particulièrement à Marseille-Est soient des grèves organisées à l'échelle européenne. Une grève européenne a été organisée en.2002 et 2003. La Commission européenne, sous la pression des armateurs,  voulait que tous les dockers soient transformés en plombiers polonais (1).


SNCF, RATP, PORTS FRANCAIS : PAS EGAUX DEVANT LA GREVE
Les ports Français ne sont pas dans la même situation que la SNCF et la RATP: ces dernières se mettent en grève, pas d'échappatoire,  à la fin de la grève, on reprend le TER, le TGV (attention, un concurrent, l'avion), le RER, le métro. IMPOSSIBLE de faire autrement. On connait les résultats quand la majorité doit prendre la voiture.

Les chargeurs, les armateurs  ont compris depuis des dizaines d'années que les ports n'ont pas de frontières. Une grève ici, je vais ailleurs.
                                                                           


tour   CMA-CGM, le port  de commerce  de Marseille-Est, tourné  vers le futur ?

Si Marseille-Est qui est sous perfusion (Les pilotes  et le port lui même ont accordé des réductions)    s'engageait publiquement sur cette voie, en contrepartie les employeurs des dockers devraient s'engager dans un accord donnant- donnant sur 10 ans par exemple, à ne pas revenir sur les avantages acquits. On pense particulièrement aux statuts des portiqueurs et grutiers qui travaillent nettement moins que  leurs homologues belges/flamands. (2)

A ce jour le port de Marseille (Est et Ouest)  bien que ce soit sujet à polémique, est compétitif, il ne revient pas plus cher de débarquer à Marseille qu'à Anvers. Lire la note (3) en bas de page de la Cour des Comptes dans son rapport de  2011. Cet avantage comparatif est il toujours d'actualité en 2014 ?

A supposer que Marseille-Est devienne plus attractif de par l'investissement de Mourepiane et l'engagement de la CGT, les armateurs et les chargeurs verraient leurs coûts réduits, Ils gagneraient plusieurs jours  en s'arrêtant à Marseille plutôt que de remonter à Anvers ou Rotterdam. Ils seraient moins tentés de débarquer leurs marchandises à Barcelone et de  les envoyer par le train en France (cf entretien JP Salducci).

Si  la CGT Marseille-Est s'engageait  sur cette voie, elle devrait exiger une seconde contrepartie: la réalisation de ĺ´investissement de Mourepiane.


UN COMPROMIS DONNANT-DONNANT: EST CE RENIER ?
Si la Cgt de Marseille-Est s'engageait sur un tel compromis, elle aurait sans doute l'impression de trahir ses collègues membres de la Fédération, de ne pas être solidaire, d'être traitée de poule mouillée, de jaune (la pire des insultes).  La survie est à ce prix,
Traite-on  un malade très affaibli comme un bien portant ? 
Ce type de décision demandera du courage, en pensant à leurs enfants et à ceux des  quartiers nord de Marseille, ils pourraient y arriver.
Les dirigeants de la Fédération Nationale des Ports et Docks (CGT) à Montreuil devraient accepter pour  Marseille-Est de jouer la carte du développement durable....de l'emploi.
Ce serait un pas supplémentaire dans une pratique ignorée à ce jour du grand public et qui est déjà en application:

LES ENGAGEMENTS DE  CONTINUITE DE SERVICE en cas de mouvements sociaux. Exemple pour le  minerai d'aluminium ou les fruits et légumes,
le trafic  est assuré quoiqu'il arrive. Engagements valable à Marseille-Est et Ouest

Ce n'est pas l'habitude de la centrale de Montreuil, la CGT, de signer des accords, des compromis. Ce n'est pas défendu de faire une exception quand l'un de ses membres est gravement malade. Est ce honteux de signer un compromis qui satisfasse les deux parties ?

Les  environs de la future gare de Mourepiane :  
un investissement  prometteur   si toutes les conditions sont  réunies

NOTES
(1) projet de directive sur l'auto-assistance, refusé par le Parlement Européen.
Ce projet, du point de vue des armateurs aurait été un coup d'épée dans l'eau. Imaginez que les armateurs paient leurs dockers recrutés aux Philippines un bol de riz par jour.  Qui peut s'imaginer que les chargeurs, leurs clients, ne vont pas réclamer aussitôt une baisse des tarifs. Les centrales d'achat de la grande distribution par exemple, deviendraient-elles   subitement   des enfants de coeur !


(2) Information puisée directement à la source et vérifiée par ailleurs, les portiqueurs anversois effectuent un shift (temps de travail journalier) de huit heures interrompu par une pause repas de 30mn. Il n'y pas davantage d'accidents qu'en France. En France, ils travaillent deux heures et s'arrêtent deux heures
Ce métier va évoluer. A Rotterdam, les portiqueurs ne sont plus dans un portique mais dans un bureau, ils manipulent les conteneurs sur ordinateur.

(3) Le coût du passage d’un navire n’y est pas particulièrement élevé́, par comparaison avec ses principaux concurrents. En 2007, Marseille se situait, par exemple, à la neuvième place (sur un classement de douze ports européens, par ordre décroissant de coûts).  Pour le coût du passage portuaire d’un porte-conteneur de 8500 EVP (« équivalent vingt pieds ») : celui-ci s’élevait à 272 000 € à Fos contre 504 000 € à Hambourg et 332 000 € à Barcelone. Seuls, la Spezia, Gênes (246 000 ) et Zeebrugge étaient plus attractifs. Le passage portuaire coûtait entre 1,5 et 2 fois plus cher dans les ports allemands de Brême et de Hambourg, un quart de plus au Havre et à Anvers, environ un cinquième de plus à Rotterdam et Barcelone. En Méditerranée, le GPMM se situait entre les ports espagnols, plus coûteux, et les ports italiens, dont le tarif était environ 10 % moins élevé́.


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