lundi 4 décembre 2017

La négociation sur la formation professionnelle est lancée et doit s'achever mi-février 2018, quant à la concertation sur l'apprentissage, elle en est déjà à sa deuxième séance plénière.



Apprentissage : Le diagnostic posé, début des travaux
Double actualité sur l’apprentissage. Le 15 novembre, les acteurs de la concertation se retrouvaient en deuxième séance plénière dédiée au partage des éléments de diagnostic fournis par la Dares, France Stratégie et le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications). Le recours à l’apprentissage est très inégal selon les branches (19 % pour la construction contre à peine 5 % pour l’automobile), et l’on constate une baisse structurelle des contrats de niveaux IV (bac pro) et V (BEP, CAP) depuis 2008. À contre-courant des idées reçues, le taux d’emploi comme le niveau de salaire moyen apparaissent globalement supérieurs pour les salariés issus de l’apprentissage que pour ceux issus de la voie scolaire. La CFDT a demandé de nouveaux chiffrages sur l’effectivité de l’accès aux droits des apprentis et sur les objectifs d’engagement des entreprises – rappelant que les entreprises de moins de 50 salariés restent les principaux employeurs d’apprentis (74 % des nouveaux contrats signés en 2016).
Engagement des entreprises
C’est sur la base de ce diagnostic qu’une première réunion sur les volets « parcours de l’apprenti » et « entreprises » s’est tenue le 16 novembre. Deux points étaient à l’ordre du jour : l’information aux apprentis et le poids de la réglementation dans le développement de l’apprentissage. « Ces aspects, s’ils doivent naturellement être traités, ne peuvent nous faire perdre de vue l’objectif global de ces travaux : remettre le jeune au cœur du dispositif dans un parcours de formation initiale et renforcer la coopération avec les entreprises et l’engagement de ces dernières, sans quoi l’apprentissage ne se développera pas », note la secrétaire confédérale Michèle Perrin.

Formation professionnelle : Top départ de la réforme
« Des grands principes de la réforme de la formation professionnelle au cadre de la feuille de route, on a l’impression d’un soufflé qui serait sorti un peu trop vite du four. » Le contenu du document d’orientation du gouvernement transmis aux partenaires sociaux le 15 novembre pour cadrer la négociation interprofessionnelle laisse le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau quelque peu perplexe.
Sur les intentions formulées en trois points, pas de problème. Le gouvernement souhaite « investir massivement dans la formation et les compétences […] pour impulser les changements de l’économie de la connaissance plutôt que les subir » ; il entend également « donner à chacun la liberté de choisir et la capacité de construire son parcours professionnel » et « protéger les plus vulnérables et vaincre ainsi le chômage de masse ».
Un moyen, pas une finalité
Mais Yvan Ricordeau pointe deux biais à cette réforme : tout d’abord, la précipitation. Alors que la philosophie des propositions s’inscrit dans le prolongement de la réforme de 2014, « la feuille de route propose des évolutions à partir de constats vite énoncés et loin d’être partagés faute d’évaluation ». Second risque, selon le secrétaire national de la CFDT, « faire de la formation professionnelle la martingale ultime pour créer des emplois ». « L’action de formation doit être un moyen et pas une finalité, insiste Yvan Ricordeau. La finalité, c’est bien le développement des compétences et, pour cela, il ne suffit pas de simplifier le compte personnel de formation. Il faut développer l’accompagnement personnalisé et renforcer le pouvoir d’agir des salariés. » Le 17 novembre, les partenaires sociaux se sont réunis une première fois pour fixer leurs propres axes de travail à partir du document présenté par le gouvernement. Au total, cinq thématiques ont été retenues : accès aux droits et accompagnement des personnes ; alternance et entreprises ; certification et qualité de l’offre de formation ; gestion des parcours professionnels ; gouvernance et financement. Les organisations syndicales et patronales se sont également donné un peu plus de temps que le calendrier imposé par le gouvernement pour finaliser leur texte commun. La négociation interprofessionnelle doit s’achever le 16 février 2018, et non à la fin janvier, à l’issue d’une dizaine de séances de négociation se tenant tous les vendredis. L’objectif de la CFDT consiste à aboutir à un accord global.
dprimault@cfdt.fr 

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