mardi 7 mars 2017

Les femmes cadres représentent bien 68% des professeurs et professions scientifiques mais seulement 31% des ingénieurs et cadres techniques d’entreprises. Elles sont, en outre, deux fois plus souvent dans le secteur public que les hommes : 31% contre 16% en 2013. La fonction publique les attirerait-elle davantage ? « La concomitance de l’arrivée d’un enfant avec l’occupation d’un poste de cadre en début de vie professionnelle se rencontre surtout dans la fonction publique »

L’égalité entre les femmes et les hommes progresse…doucement

Publié le • Par • dans : A la Une RH, France • Club : Club RH
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© geralt / Pixabay Public Domain
L’Insee vient de rendre public, ce mardi 7 mars, son rapport femmes - hommes, l’égalité en question. Cette édition succède à celle parue en 2013 et interroge le parcours des femmes et des hommes aux différents âges de leur vie.
 
Parmi les évolutions notables, les filles réussissent mieux à l’école et affichent, quel que soit le diplômé préparé, des taux de réussite plus élevés que les garçons. Le taux d’obtention du diplôme national du brevet est de 89% pour les filles contre 83% pour les garçons. C’est ensuite dans le choix de filière que l’écart se creuse. Les filières scientifiques et l’enseignement professionnel comptent moins de filles ; 42% en terminale S, STI2D et STL. Une stagnation des chiffres liée à la persistance de stéréotypes intériorisés par rapport aux compétences des filles et des garçons.
Sur le marché du travail le comportement des femmes s’est rapproché de celui des hommes. Celle-ci sont même moins touchées par le chômage (- 1 point en 2015). En revanche, l’écart de salaire, de 24%, est toujours en défaveur des femmes. Si les interruptions d’activités ainsi que le recours au temps partiel sont plus fréquents pour les femmes, ils n’expliquent pas à eux seuls l’importance de cet écart salarial. Autrement dit, des inégalités injustifiées subsistent dans le monde du travail.

Femmes cadres, la fonction publique booste les chiffres

Les postes de cadres ont vu la part des femmes augmenter. Sur 100 jeunes cadres, 49 sont des femmes en 2013 contre 41 en 2001. La place des femmes est ainsi passée de 35 à 44% parmi les cadres encadrants. Une bonne nouvelle minorée cependant par la persistance d’un clivage entre les différents secteurs professionnels. Les femmes cadres représentent bien 68% des professeurs et professions scientifiques mais seulement 31% des ingénieurs et cadres techniques d’entreprises. Elles sont, en outre, deux fois plus souvent dans le secteur public que les hommes : 31% contre 16% en 2013. La fonction publique les attirerait-elle davantage ? « La concomitance de l’arrivée d’un enfant avec l’occupation d’un poste de cadre en début de vie professionnelle se rencontre surtout dans la fonction publique » note Arnaud Dupray, chargé d’études au Cereq (Centre d’études et de recherche sur les qualifications). Un secteur sans doute perçu comme plus adapté à la conciliation d’une vie professionnelle avec une vie familiale.

Persistance de certains stéréotypes

Malgré la convergence de l’accès à l’emploi de cadres pour les hommes et les femmes, les auteurs de l’étude s’interrogent. S’agit-il d’un véritable rattrapage ou de l’essoufflement d’une progression du salaire masculin ? « Ces dernières années le déclin en salaire constant est plus important chez les hommes que chez les femmes. Cela accrédite donc plutôt la seconde hypothèse » assure Arnaud Dupray. De fait, à diplôme égal, les femmes gardent 30% de chance en moins d’accéder à un emploi cadre que les hommes. Une évolution vers l’égalité encore freinée par les stéréotypes de genre. Si 43% des personnes interrogées souscrivaient encore au modèle de la femme au foyer en 2002, ils ne sont plus que 22% en 2014. Même chose pour les préjugés s’agissant des différences de compétences. C’est sur le plan domestique que l’évolution coince, car l’idée d’une vocation parentale spécifique aux femmes persiste. Cette opinion sur la compétence supérieure des femmes question parentalité est plus répandue chez les hommes. Ainsi, l’idée selon laquelle les mères sauraient mieux répondre aux besoins des enfants divise les femmes et les hommes de huit petits points.
Pour aller plus loin sur la question des inégalités, l’Insee publie aussi 17 études régionales. On y apprend par exemple que si les femmes sont bien représentées dans les assemblées et la vie politique locale en Auvergne-Rhône-Alpes, elles restent en revanche minoritaires aux postes clés. (Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n°33).

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