lundi 28 décembre 2015

Dans son livre, Laurent BERGER Secrétaire de la CFDT, rend hommage aux militants d’Amazon à Lauwin-Planque




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Laurent Berger
: «
Chez Amazon, j’ai rencontré des gens contents de pouvoir travailler correctement.
» 
Photo Johan Ben Azzouz
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Laurent Berger : « Chez Amazon, j’ai rencontré des gens contents de pouvoir travailler correctement. » Photo Johan Ben Azzouz
L’histoire ne dit pas si Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a dédicacé l’exemplaire de son livre («Permis de construire» chez Tallandier) envoyé à Antoine Zborowski. Mais il lui rend hommage. Longuement. Antoine Zborowski est le délégué syndical CDFT né des élections professionnelles à Amazon.
Dans Permis de construire, un livre de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, sorti mi-novembre, sous-titré Nous vivrons ce que nous changerons, Antoine, le délégué syndical du site Amazon à Lauwin-Planque, est l’un des personnages du récit. Aux côtés d’Annick, la pasionaria des abattoirs Gad, de Béatrice, élue à Air France… Antoine, c’est Antoine Zborowski, la trentaine à peine entamée. Le patron de la CFDT rend hommage (8 pages sur 200 !) à l’abnégation de ce militant entré à Amazon en juillet 2013 après avoir connu mille métiers mille misères. Antoine le dit lui-même : « Je me suis fait virer plusieurs fois pour des raisons économiques… ou pas ! » Jusqu’ici, cette forte tête n’était pas tombée dans le syndicalisme. Les élections professionnelles chez le géant du e-commerce, les premières à Lil1, compliquées du fait d’une guerre fratricide avec la CGT (lire ci-dessous) l’ont porté en première ligne. L’objectif étant, comme il l’a dit à Laurent Berger, le 4 juin, lors de sa venue sur le site Amazon, de « casser l’image de syndicat patronal qu’ils (les cégétistes) nous collent ».
« Laurent Berger lui a envoyé le bouquin. » Michel Crépin est le secrétaire général de la CFDT Artois-Douaisis. Entremetteur dans cette rencontre entre le militant et le vieux briscard du syndicalisme. « Laurent Berger s’est montré intéressé par ce que lui a dit l’équipe de militants, par leur optimisme, l’envie de s’investir dans la boîte. » Sont-ils nés sous une bonne étoile ? Le 24 juin, jour des élections, la CFDT a fait un carton : 65,5 % des suffrages, 28 candidats présentés, 20 élus. Un signe pour Laurent Berger : « Lorsque je les ai rencontrés, je sortais d’une discussion à Douai avec les délégués CFDT des sites Renault (…) Entre leurs conceptions de l’action syndicale ou leurs relations à l’entreprise, il y a des différences et c’est bien normal. Leurs cultures de travail n’ont rien à voir. Mais les uns et les autres, avec leurs différences, montrent que la CFDT a de sérieuses chances de bien s’adapter au XXIe siècle. »
« C’est une équipe atypique par sa jeunesse », se félicite Michel Crépin. Sans œillères. « Il y a un décalage entre la représentation que l’on avait de cette boîte anglo-saxonne et la réalité que j’y ai découverte. » Un sentiment partagé par Farid, l’un des délégués CFDT à Amazon que cite Laurent Berger : « Cette image de l’esclavagisme nous colle à la peau, sauf qu’ici tu as plus l’impression de travailler dans une ambiance PME que dans une multinationale… Bien sûr, tout n’est pas au top, mais honnêtement ici je kiffe. » Il n’est pas le seul à kiffer. 
Frédéric Duval, le patron d’Amazon France, aurait bien aimé Permis de construire. La preuve, l’ouvrage est en vente sur le site marchand.
PAR BERTRAND BUSSIERE - PHOTOS JOHAN BEN AZZOUZ

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